La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l'environnement ?
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La croissance économique doit être distinguée du développement, qui désigne un phénomène plus large : l'ensemble des transformations économiques, techniques, sociales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production (selon François Perroux, « l'ensemble des changements dans les structures mentales et les habitudes sociales d'une population qui la mettent en état d'augmenter de façon durable le produit global »).
Ce concept de développement est plus qualitatif et concerne les conditions d'existence : il fait appel à des notions difficilement quantifiables et mesurables, au contraire du concept de croissance économique.
Il est aujourd'hui repris dans une perspective écologique avec la notion de développement durable, qui introduit le souci de préservation des ressources naturelles pour les générations futures. (V1)
Ce concept de développement est plus qualitatif et concerne les conditions d'existence : il fait appel à des notions difficilement quantifiables et mesurables, au contraire du concept de croissance économique.
Il est aujourd'hui repris dans une perspective écologique avec la notion de développement durable, qui introduit le souci de préservation des ressources naturelles pour les générations futures. (V1)
L'activité économique de production permet normalement de satisfaire les besoins en biens et services de la population.
Mais le type de croissance économique (accroissement de la production par habitant) que nous connaissons pose deux types de problèmes :
- Il est loin d'amener au bien être actuel de toute la population (d'une part, problèmes sociaux et politiques : pauvreté, exclusion,...
d'autre part, problèmes écologiques : dégradation du cadre de vie, gaspillages des ressources...).
- Il suscite des inquiétudes pour la préservation du bien être futur (destruction des ressources naturelles, dérèglement climatique, accroissement des violences verbales et physiques, etc.).
(V1)
Mais le type de croissance économique (accroissement de la production par habitant) que nous connaissons pose deux types de problèmes :
- Il est loin d'amener au bien être actuel de toute la population (d'une part, problèmes sociaux et politiques : pauvreté, exclusion,...
d'autre part, problèmes écologiques : dégradation du cadre de vie, gaspillages des ressources...).
- Il suscite des inquiétudes pour la préservation du bien être futur (destruction des ressources naturelles, dérèglement climatique, accroissement des violences verbales et physiques, etc.).
(V1)
Le PIB est un indicateur qui suppose que le bien- être d'une population se réduit au bien- être économique.
Il ne s'intéresse qu'aux activités monétarisées (services marchands) ou ayant un support matériel facilement évaluable (biens, objets).
Or, le bien- être est un sentiment de satisfaction par rapport aux conditions d'existence, qui implique de nombreux paramètres subjectifs, immatériels, non monétaires...
qui ne dépendent pas linéairement du niveau de vie matériel (croissance économique) :
- l'existence de libertés individuelles garanties par des lois et le respect des droits de l'homme fondamentaux, élargissant l'espace des choix (Amartya Sen).
- le cadre de vie social et environnemental, l'environnement du logement et sa qualité, le sentiment de sécurité
- l'accès aux soins, à l'instruction, à la culture et aux loisirs
- un accomplissement personnel (approche en termes de pyramide des besoins préconisée par le psychologue béhavioriste Abraham MASLOW A Theory of Human Motivation dès 1943) « A la base de sa pyramide se trouve tout ce qui est essentiel à la vie, comme la nourriture, l'eau et le confort matériel (1).
L'étage au- dessus représente le besoin de sécurité et de protection (2).
Viennent ensuite le besoin d'amour et d'appartenance et notamment le besoin de se sentir accepté par la famille, la collectivité et les collègues de travail (3).
Puis le besoin d'estime de soi et des autres, et le besoin de reconnaissance (4).
Enfin, au sommet de la pyramide, on trouve ce que MASLOW appelait l'accomplissement personnel, c'est- à- dire le bonheur que procure à l'être humain le fait d'avoir réalisé son potentiel.
A ce stade, l'individu cherche, par exemple, à développer ses connaissances ou à accumuler les expériences esthétiques (5) » (Richard TOMKINS Financial Times, 07/2003)
Comme expliqué dans le chapitre sur la croissance, de nombreux indicateurs sont proposés (IDH, IPV...) sans parvenir à proposer une mesure convaincante. (V1)
Il ne s'intéresse qu'aux activités monétarisées (services marchands) ou ayant un support matériel facilement évaluable (biens, objets).
Or, le bien- être est un sentiment de satisfaction par rapport aux conditions d'existence, qui implique de nombreux paramètres subjectifs, immatériels, non monétaires...
qui ne dépendent pas linéairement du niveau de vie matériel (croissance économique) :
- l'existence de libertés individuelles garanties par des lois et le respect des droits de l'homme fondamentaux, élargissant l'espace des choix (Amartya Sen).
- le cadre de vie social et environnemental, l'environnement du logement et sa qualité, le sentiment de sécurité
- l'accès aux soins, à l'instruction, à la culture et aux loisirs
- un accomplissement personnel (approche en termes de pyramide des besoins préconisée par le psychologue béhavioriste Abraham MASLOW A Theory of Human Motivation dès 1943) « A la base de sa pyramide se trouve tout ce qui est essentiel à la vie, comme la nourriture, l'eau et le confort matériel (1).
L'étage au- dessus représente le besoin de sécurité et de protection (2).
Viennent ensuite le besoin d'amour et d'appartenance et notamment le besoin de se sentir accepté par la famille, la collectivité et les collègues de travail (3).
Puis le besoin d'estime de soi et des autres, et le besoin de reconnaissance (4).
Enfin, au sommet de la pyramide, on trouve ce que MASLOW appelait l'accomplissement personnel, c'est- à- dire le bonheur que procure à l'être humain le fait d'avoir réalisé son potentiel.
A ce stade, l'individu cherche, par exemple, à développer ses connaissances ou à accumuler les expériences esthétiques (5) » (Richard TOMKINS Financial Times, 07/2003)
Comme expliqué dans le chapitre sur la croissance, de nombreux indicateurs sont proposés (IDH, IPV...) sans parvenir à proposer une mesure convaincante. (V1)
Malgré les difficultés de mesure du bien- être, les économistes contemporains identifient 4 familles de capitaux impliqués dans la combinaison productive et l'obtention d'un niveau de bien- être (défini alors comme un niveau de consommation de biens et services et d'un temps de loisir) : le capital naturel, le capital physique produit, le capital humain, et le capital social et institutionnel.
(V1)
(V1)
Le capital naturel correspond au stock de ressources naturelles plus ou moins renouvelables (les forêts, l'océan, les lacs, les nappes phréatiques, les terres, les montagnes...
le vent, les plantes, l'air, les espèces animales ...) ou non renouvelables (minéraux, ressources fossiles du sous- sol, eau, etc.) qui fournissent des services productifs naturels (production d'oxygène, d'eau pure filtrée, d'énergie, ...
mais aussi production de paysages, d'espaces d'accueil des animaux ou des randonnées, etc.).
Le milieu naturel remplit une fonction de réserve de ressources, une fonction de décharge, et une fonction d'habitat (Gaulier- Kousnetzoff, 2006)
Estimer le stock de capital naturel comme le fait le PNUD, permet d'évaluer économiquement la valeur des écosystèmes.
En donnant une valeur économique à des ressources auparavant considérées comme illimitées, donc gratuites, le PNUD espère modifier les comportements.
D'un point de vue économique, en effet, le stock de capital naturel à souvent les caractères d'un bien commun : il est rival (la consommation par l'un enlève à l'autre) mais non excluable (on ne peut pas facilement borner l'accès).
Garrett Hardin (Science 1968, The Tragedy of the Commons) montre alors « la tragédie des biens communs » : la ressource en accès libre (par exemple, un pâturage), est souvent rationnellement gaspillée et détruite (le gain retiré est individuel, tandis que la perte est collective).
Il faut donc obligatoirement à un moment donné, soit privatiser la ressource (mouvement des enclosures), soit la nationaliser (police d'Etat et impôts).
L'économiste Elinor Ostrom (1933- 2012, prix Nobel en 2009) a longtemps étudié la tragédie des biens communs, et montre l'existence d'une troisième alternative : la gestion de la ressource par une communauté locale, au plus proche, qui se donne des règles d'usage et des contraintes librement acceptées (un arrangement institutionnel local).
Le stock de capital naturel peut aussi avoir le statut de bien collectif mondial (non, exclusif, non rival) comme par exemple, le climat (l'externalité négative de l'activité humaine, émission de gaz à effet de serre notamment, contribue au réchauffement climatique). (V1)
le vent, les plantes, l'air, les espèces animales ...) ou non renouvelables (minéraux, ressources fossiles du sous- sol, eau, etc.) qui fournissent des services productifs naturels (production d'oxygène, d'eau pure filtrée, d'énergie, ...
mais aussi production de paysages, d'espaces d'accueil des animaux ou des randonnées, etc.).
Le milieu naturel remplit une fonction de réserve de ressources, une fonction de décharge, et une fonction d'habitat (Gaulier- Kousnetzoff, 2006)
Estimer le stock de capital naturel comme le fait le PNUD, permet d'évaluer économiquement la valeur des écosystèmes.
En donnant une valeur économique à des ressources auparavant considérées comme illimitées, donc gratuites, le PNUD espère modifier les comportements.
D'un point de vue économique, en effet, le stock de capital naturel à souvent les caractères d'un bien commun : il est rival (la consommation par l'un enlève à l'autre) mais non excluable (on ne peut pas facilement borner l'accès).
Garrett Hardin (Science 1968, The Tragedy of the Commons) montre alors « la tragédie des biens communs » : la ressource en accès libre (par exemple, un pâturage), est souvent rationnellement gaspillée et détruite (le gain retiré est individuel, tandis que la perte est collective).
Il faut donc obligatoirement à un moment donné, soit privatiser la ressource (mouvement des enclosures), soit la nationaliser (police d'Etat et impôts).
L'économiste Elinor Ostrom (1933- 2012, prix Nobel en 2009) a longtemps étudié la tragédie des biens communs, et montre l'existence d'une troisième alternative : la gestion de la ressource par une communauté locale, au plus proche, qui se donne des règles d'usage et des contraintes librement acceptées (un arrangement institutionnel local).
Le stock de capital naturel peut aussi avoir le statut de bien collectif mondial (non, exclusif, non rival) comme par exemple, le climat (l'externalité négative de l'activité humaine, émission de gaz à effet de serre notamment, contribue au réchauffement climatique). (V1)
Le capital physique produit est le stock de bien d'équipement (biens de production utilisé pendant plus d'un cycle de production : machines, outils, bâtiments...) accumulé au fur et à mesure des vagues d'investissements (flux annuel d'achat des capitaux fixes), pour fabriquer des biens et services de consommation (et ainsi répondre aux besoins). (V1)
Le capital humain correspond à l'ensemble des aptitudes, savoirs, savoirs faires, savoir- être, expériences et qualifications d'un individu, qui peuvent être améliorées et accumulées (par un investissement spécifique tout au long de la vie) ou transférées (infrastructures d'éducation), et qui permettent l'obtention d'un niveau de production et de revenu monétaire, de capacité d'innovation et de bien- être.
C'est un concept notamment développé par l'économiste Gary Becker (prix Nobel en 1992).
Le PNUD élargit la notion en ajoutant la santé au savoir. (V1)
C'est un concept notamment développé par l'économiste Gary Becker (prix Nobel en 1992).
Le PNUD élargit la notion en ajoutant la santé au savoir. (V1)
Le capital institutionnel est l'ensemble des institutions, notamment économiques, propres à un pays donné, qui structurent durablement les interactions et fournit un cadre et un guide d'action, aux individus et organisations.
Cet ensemble formel ou informel de valeurs et normes, devient une ressource mobilisable pour les acteurs (par exemple, les institutions démocratiques favoriseraient l'initiative individuelle).
Ces institutions prennent de multiples formes : règles de droit, système judiciaire, régime politique, etc.
Il faut y ajouter le capital social, le réseau de relation d'un individu, qui va permettre de renforcer la cohésion sociale du groupe, la confiance entre les membres. (V1)
Cet ensemble formel ou informel de valeurs et normes, devient une ressource mobilisable pour les acteurs (par exemple, les institutions démocratiques favoriseraient l'initiative individuelle).
Ces institutions prennent de multiples formes : règles de droit, système judiciaire, régime politique, etc.
Il faut y ajouter le capital social, le réseau de relation d'un individu, qui va permettre de renforcer la cohésion sociale du groupe, la confiance entre les membres. (V1)
Chacun des quatre capitaux identifiés interagit avec les autres capitaux (l'homme n'est rien sans outils, l'outil ne sert à rien sans matière naturelle à transformer, le produit du travail est inutile s'il est volé, etc.) pour produire du bien- être matériel et subjectif.
Il faut donc préserver et accroitre les 4 stocks de capitaux, si l'on veut pouvoir continuer à produire des ressources et répondre aux besoins des générations actuelles et futures.
Mais la situation actuelle est problématique, comme déjà souligné.
Le processus d'accumulation du capital physique produit (qui fournit de la croissance, en apparence) peut dans certains cas s'effectuer au prix de la diminution des autres types de capitaux.
(V1)
Il faut donc préserver et accroitre les 4 stocks de capitaux, si l'on veut pouvoir continuer à produire des ressources et répondre aux besoins des générations actuelles et futures.
Mais la situation actuelle est problématique, comme déjà souligné.
Le processus d'accumulation du capital physique produit (qui fournit de la croissance, en apparence) peut dans certains cas s'effectuer au prix de la diminution des autres types de capitaux.
(V1)
D'une part, le mode de développement économique actuel pose de nombreuses difficultés écologiques (atteinte au capital naturel).
On peut en retenir trois principales :
- Les dommages de l'activité industrielle et de la consommation individuelle (l'émission excessive de gaz à effet de serre, produisant du réchauffement climatique, la pollution de l'air, la pollution de l'eau, les accidents industriels, les émissions de déchets ménagers...)
- La disparition progressive de certaines ressources naturelles en raison de la surexploitation ou de l'exploitation intensive (diminution des réserves halieutiques, déforestation, épuisement des ressources fossiles...assèchement de la mer d'Aral par exemple, en raison de la surexploitation du coton, ou dégâts causés par l'exploitation des gaz de schistes)
- La disparition progressive de certaines espèces animales et végétales conduisant à la déstabilisation des écosystèmes, et à la diminution de la biodiversité
D'autre part, le mode de développement économique actuel pose de nombreuses difficultés sociales et politiques.
Par exemple, une proportion importante de la population mondiale n'accède pas au bien- être matériel et subjectif consécutif à la sortie de la pauvreté (environ 1.5 milliards d'habitants), certains états considèrent que l'on peut sacrifier les libertés individuelles au nom du développement économique, l'inégalité progresse fortement dans les états développés, etc. (V1)
On peut en retenir trois principales :
- Les dommages de l'activité industrielle et de la consommation individuelle (l'émission excessive de gaz à effet de serre, produisant du réchauffement climatique, la pollution de l'air, la pollution de l'eau, les accidents industriels, les émissions de déchets ménagers...)
- La disparition progressive de certaines ressources naturelles en raison de la surexploitation ou de l'exploitation intensive (diminution des réserves halieutiques, déforestation, épuisement des ressources fossiles...assèchement de la mer d'Aral par exemple, en raison de la surexploitation du coton, ou dégâts causés par l'exploitation des gaz de schistes)
- La disparition progressive de certaines espèces animales et végétales conduisant à la déstabilisation des écosystèmes, et à la diminution de la biodiversité
D'autre part, le mode de développement économique actuel pose de nombreuses difficultés sociales et politiques.
Par exemple, une proportion importante de la population mondiale n'accède pas au bien- être matériel et subjectif consécutif à la sortie de la pauvreté (environ 1.5 milliards d'habitants), certains états considèrent que l'on peut sacrifier les libertés individuelles au nom du développement économique, l'inégalité progresse fortement dans les états développés, etc. (V1)
Pour faire face à ces difficultés croissantes, une nouvelle approche du développement, inspirée par le rapport Meadows du Club de Rome en 1972, est proposée par la Banque Mondiale.
Cette approche est popularisée par le rapport BRUNDTLAND (« Notre avenir à tous », en 1987, rapport préparé par la premier ministre norvégienne en vue du sommet de la Terre de Rio, 1992) et s'impose peu à peu aujourd'hui : le développement durable (« Sustainable developpement ») qui préconise de « répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de répondre à ceux des générations à venir ».
- Cette formule a eu un impact considérable, sans doute parce qu'elle culpabilise une génération (les parents) vis- à- vis de la suivante (les enfants).
- Le terme durable a aussi fait l'objet d'une récupération marketing intensive (et souvent hypocrite), beaucoup de domaines et de produits étant étiquetés comme « durables », afin de profiter de l'inquiétude croissante des consommateurs vis à vis des questions écologiques
- Le terme est enfin ambigu, car il suggère un mouvement long du progrès, une continuation possible des logiques actuelles, alors même que la réalisation d'une éventuelle compatibilité, nécessite probablement un choc, une prise de conscience brutale d'une fin, d'une limite absolue à la croissance. (V1)
Cette approche est popularisée par le rapport BRUNDTLAND (« Notre avenir à tous », en 1987, rapport préparé par la premier ministre norvégienne en vue du sommet de la Terre de Rio, 1992) et s'impose peu à peu aujourd'hui : le développement durable (« Sustainable developpement ») qui préconise de « répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de répondre à ceux des générations à venir ».
- Cette formule a eu un impact considérable, sans doute parce qu'elle culpabilise une génération (les parents) vis- à- vis de la suivante (les enfants).
- Le terme durable a aussi fait l'objet d'une récupération marketing intensive (et souvent hypocrite), beaucoup de domaines et de produits étant étiquetés comme « durables », afin de profiter de l'inquiétude croissante des consommateurs vis à vis des questions écologiques
- Le terme est enfin ambigu, car il suggère un mouvement long du progrès, une continuation possible des logiques actuelles, alors même que la réalisation d'une éventuelle compatibilité, nécessite probablement un choc, une prise de conscience brutale d'une fin, d'une limite absolue à la croissance. (V1)
Le concept de développement durable se donne trois objectifs de développement précisés dans l'Agenda 21 (pour 21ème siècle) adopté lors du sommet de la Terre à Rio, en 1992 (et décliné en responsabilité sociale, économique et environnementale), et renouvelés avec les « Objectifs du Millénaire » en 2000 :
- le développement économique dans une perspective de croissance et de commerce international équilibré (niveau et conditions de vie...) (Profit)
- le développement social dans une perspective d'équité et de lutte contre la pauvreté (éducation, santé, logement, cohésion sociale, condition des femmes et des enfants...) (People)
- la préservation de l'environnement (protection des écosystèmes et des ressources naturelles, mise en place de procédés de production plus respectueux...) (Planet)
L'union Européenne se donne des indicateurs pour mesurer le niveau et le stock de chacun des 4 capitaux, et fixer un seuil d'alerte.
La Banque Mondiale propose depuis 1999, l'indicateur d'épargne nette ajusté (ENA) calculé d'une manière approximative et monétaire : (production - consommation) + dépenses collectives d'éducation - dépréciation du capital technique - diminution du stock d'énergies, minerais, forêts - coût du CO2 émis.
On dispose aussi du concept d'intensité carbone (quantité de dioxyde de carbone émis par euros de PIB).
Mais tous ces indicateurs sont assez pauvres et techniquement limités (par exemple, nombre d'oiseaux, et pêches de poisson en surnombre pour indiquer le niveau de ressources naturelles pour l'union européenne).
Surtout, il existe encore de nombreuses divergences dans l'appréciation du degré d'urgence, et des blocages politiques apparaissent (échec du sommet RIO+20 en été 2012, qui fait le constat d'une aggravation, échec du sommet de Doha fin 2012, où les pays émergents revendiquent un droit au développement même au prix de la pollution). (V1)
- le développement économique dans une perspective de croissance et de commerce international équilibré (niveau et conditions de vie...) (Profit)
- le développement social dans une perspective d'équité et de lutte contre la pauvreté (éducation, santé, logement, cohésion sociale, condition des femmes et des enfants...) (People)
- la préservation de l'environnement (protection des écosystèmes et des ressources naturelles, mise en place de procédés de production plus respectueux...) (Planet)
L'union Européenne se donne des indicateurs pour mesurer le niveau et le stock de chacun des 4 capitaux, et fixer un seuil d'alerte.
La Banque Mondiale propose depuis 1999, l'indicateur d'épargne nette ajusté (ENA) calculé d'une manière approximative et monétaire : (production - consommation) + dépenses collectives d'éducation - dépréciation du capital technique - diminution du stock d'énergies, minerais, forêts - coût du CO2 émis.
On dispose aussi du concept d'intensité carbone (quantité de dioxyde de carbone émis par euros de PIB).
Mais tous ces indicateurs sont assez pauvres et techniquement limités (par exemple, nombre d'oiseaux, et pêches de poisson en surnombre pour indiquer le niveau de ressources naturelles pour l'union européenne).
Surtout, il existe encore de nombreuses divergences dans l'appréciation du degré d'urgence, et des blocages politiques apparaissent (échec du sommet RIO+20 en été 2012, qui fait le constat d'une aggravation, échec du sommet de Doha fin 2012, où les pays émergents revendiquent un droit au développement même au prix de la pollution). (V1)
Les tenants de la soutenabilité faible pensent qu'une déficience dans un type de capital peut être compensée par une augmentation dans un autre type de capital.
Par exemple, si les ressources naturelles viennent à manquer, on pense que le capital physique produit (et le progrès technologique) pourra constituer une alternative efficace.
Dans ce cadre de réflexion, il suffit alors de maintenir un stock global de capital constant (c'est la règle de Hartwick- Solow, énoncée en 1977) en procédant à des échanges, des substitutions entre le type de capital manquant et le type de capital excédentaire (il faut pour cela réinvestir le gain tiré de l'exploitation de la rente naturelle dans la recherche de substituts techniques).
La courbe inversée de Kuznets (à l'image de la courbe en u inversée reliant Pib par habitant et inégalités) alimente cet optimisme en considérant que la pollution passe par un pic dans les sociétés industrielles avant de décroitre dans les sociétés post- industrielles sous l'effet de substitution technique.
(V1)
Par exemple, si les ressources naturelles viennent à manquer, on pense que le capital physique produit (et le progrès technologique) pourra constituer une alternative efficace.
Dans ce cadre de réflexion, il suffit alors de maintenir un stock global de capital constant (c'est la règle de Hartwick- Solow, énoncée en 1977) en procédant à des échanges, des substitutions entre le type de capital manquant et le type de capital excédentaire (il faut pour cela réinvestir le gain tiré de l'exploitation de la rente naturelle dans la recherche de substituts techniques).
La courbe inversée de Kuznets (à l'image de la courbe en u inversée reliant Pib par habitant et inégalités) alimente cet optimisme en considérant que la pollution passe par un pic dans les sociétés industrielles avant de décroitre dans les sociétés post- industrielles sous l'effet de substitution technique.
(V1)
Cette façon de raisonner suscite plusieurs critiques.
- Elle suppose que la technologie constituera toujours une alternative suffisamment rapide et efficace, mais certains économistes soulignent que le progrès peut buter sur des obstacles hors de portée au moment venu (analogie : on s'engage avec un bolide motorisé, dans une impasse fermée par un mur de 15 mètres de haut.
Aura- t- on acquis à temps, en supposant que c'est possible, la capacité technologique de faire un bond ?)
- Elle suppose que les mécanismes de marché, fixant un prix clair aux ressources, permettront toujours d'allouer au mieux les ressources.
Quand un prix est fixé, des actions de réparations ou de protection se mettent en place : dépollution, replantations, réintroduction d'espèces...
la ressource rare sera protégée pour des raisons lucratives.
Mais est- on toujours capable d'évaluer monétairement un stock de ressource donné ? Par exemple, comment évaluer le degré de cohésion d'une nation ? Existe- t- il un marché pour ce type de capitaux institutionnels ? Autre exemple : l'eau potable est un bien rare à l'échelle mondiale, pourtant encore payée un prix dérisoire dans les pays développés.
- Certains extrémistes dits trans- humanistes, envisagent avec enthousiasme, une adaptation future de l'espèce humaine à la survie dans un environnement naturel dégradé (c'est le sens de certaines recherches discrètes dans les nanotechnologies).
Cela pose des problèmes philosophiques.
(V1)
- Elle suppose que la technologie constituera toujours une alternative suffisamment rapide et efficace, mais certains économistes soulignent que le progrès peut buter sur des obstacles hors de portée au moment venu (analogie : on s'engage avec un bolide motorisé, dans une impasse fermée par un mur de 15 mètres de haut.
Aura- t- on acquis à temps, en supposant que c'est possible, la capacité technologique de faire un bond ?)
- Elle suppose que les mécanismes de marché, fixant un prix clair aux ressources, permettront toujours d'allouer au mieux les ressources.
Quand un prix est fixé, des actions de réparations ou de protection se mettent en place : dépollution, replantations, réintroduction d'espèces...
la ressource rare sera protégée pour des raisons lucratives.
Mais est- on toujours capable d'évaluer monétairement un stock de ressource donné ? Par exemple, comment évaluer le degré de cohésion d'une nation ? Existe- t- il un marché pour ce type de capitaux institutionnels ? Autre exemple : l'eau potable est un bien rare à l'échelle mondiale, pourtant encore payée un prix dérisoire dans les pays développés.
- Certains extrémistes dits trans- humanistes, envisagent avec enthousiasme, une adaptation future de l'espèce humaine à la survie dans un environnement naturel dégradé (c'est le sens de certaines recherches discrètes dans les nanotechnologies).
Cela pose des problèmes philosophiques.
(V1)
Les tenants de la soutenabilité forte (Pearce, 1993) considèrent que le capital naturel est beaucoup moins facilement reproductible que le capital humain et technologique.
On bute alors sur des problèmes de seuils critiques et d'irréversibilités (impossibilité de reconstituer le stock) :
- Diminution inéluctable des ressources énergétiques d'origine fossile
- Dégradation de l'environnement et notamment, réchauffement climatique par émission de CO2 (les pays développés sont à environ 10 tonnes par habitant alors qu'il ne faudrait pas dépasser environ 2 tonnes)
Les partisans d'une croissance sélective, respectueuse des équilibres naturels (rythme de renouvellement des ressources naturelles) ne veulent pas sacrifier la totalité du mode de vie occidental, mais tiennent compte des ressources limitées de la biosphère (dont la seule source extérieure d'énergie est le Soleil) pour cibler les efforts.
Dans cette perspective, il faut fixer un seuil de ressources critique et prendre des mesures de préservation du capital naturel.
(V1)
On bute alors sur des problèmes de seuils critiques et d'irréversibilités (impossibilité de reconstituer le stock) :
- Diminution inéluctable des ressources énergétiques d'origine fossile
- Dégradation de l'environnement et notamment, réchauffement climatique par émission de CO2 (les pays développés sont à environ 10 tonnes par habitant alors qu'il ne faudrait pas dépasser environ 2 tonnes)
Les partisans d'une croissance sélective, respectueuse des équilibres naturels (rythme de renouvellement des ressources naturelles) ne veulent pas sacrifier la totalité du mode de vie occidental, mais tiennent compte des ressources limitées de la biosphère (dont la seule source extérieure d'énergie est le Soleil) pour cibler les efforts.
Dans cette perspective, il faut fixer un seuil de ressources critique et prendre des mesures de préservation du capital naturel.
(V1)
Mais cette approche se heurte aussi à de nombreuses difficultés :
- Comment fixer le seuil critique ? Il faut pour cela disposer d'indicateurs efficaces et précis, qui sont encore embryonnaires (alors que le PIB ne mesure pas efficacement les externalités négatives et positives).
L'empreinte écologique qui dépend du mode de vie, est un de ces indicateurs (nombre d'hectare nécessaires à la production et au recyclage des ressources nécessaires aux besoins d'une population humaine).
On estime que la bi- capacité mondiale est d'environ 1.8 ha par habitant, alors celle d'un américain est de 12ha, celle d'un français 5.2h- Pour calculer son empreinte écologique : http://www.agir21.org/flash/empreinteecoweb/loadcheckplugin.html.
On estime qu'il faudra bientôt 5 à 6 planètes pour nourrir les 9 milliards d'habitants attendus à l'horizon 2050 (actuellement, 7 milliards).
- Quelles mesures faut- il prendre ? Il est possible de réorienter l'effort technologique vers des technologies qui économisent des ressources et favoriser les technologies « propres » (isolations, construction bio- intelligentes, réductions des émissions...), ou qui utilisent des ressources renouvelables (éolien, solaire, recyclage...), et changer les comportements de consommation (par exemple, il ne faudrait pêcher qu'en fonction des rythmes de renouvellement de la ressource halieutique, ou relocaliser les activités pour diminuer les gaspillages liés au transport et promouvoir les circuits courts...).
De manière plus large, il parait très difficile d'évaluer correctement le stock des différents capitaux (quel est le niveau réel des réserves en pétrole ?), le flux de services proposés (quel est le prix d'un paysage ? le prix d'un carnet d'adresse ?...), et la valeur actuelle du capital futur, comme le souligne le rapport Stiglitz- Sen- Fitoussi de 2009. (V1)
- Comment fixer le seuil critique ? Il faut pour cela disposer d'indicateurs efficaces et précis, qui sont encore embryonnaires (alors que le PIB ne mesure pas efficacement les externalités négatives et positives).
L'empreinte écologique qui dépend du mode de vie, est un de ces indicateurs (nombre d'hectare nécessaires à la production et au recyclage des ressources nécessaires aux besoins d'une population humaine).
On estime que la bi- capacité mondiale est d'environ 1.8 ha par habitant, alors celle d'un américain est de 12ha, celle d'un français 5.2h- Pour calculer son empreinte écologique : http://www.agir21.org/flash/empreinteecoweb/loadcheckplugin.html.
On estime qu'il faudra bientôt 5 à 6 planètes pour nourrir les 9 milliards d'habitants attendus à l'horizon 2050 (actuellement, 7 milliards).
- Quelles mesures faut- il prendre ? Il est possible de réorienter l'effort technologique vers des technologies qui économisent des ressources et favoriser les technologies « propres » (isolations, construction bio- intelligentes, réductions des émissions...), ou qui utilisent des ressources renouvelables (éolien, solaire, recyclage...), et changer les comportements de consommation (par exemple, il ne faudrait pêcher qu'en fonction des rythmes de renouvellement de la ressource halieutique, ou relocaliser les activités pour diminuer les gaspillages liés au transport et promouvoir les circuits courts...).
De manière plus large, il parait très difficile d'évaluer correctement le stock des différents capitaux (quel est le niveau réel des réserves en pétrole ?), le flux de services proposés (quel est le prix d'un paysage ? le prix d'un carnet d'adresse ?...), et la valeur actuelle du capital futur, comme le souligne le rapport Stiglitz- Sen- Fitoussi de 2009. (V1)
Ce courant de réflexion (mené notamment par Serge LATOUCHE en France ou Daly dans le monde anglo- saxon) considère que les ressources naturelles de la Terre (écosystème fermé) ne suffiront pas à répondre aux besoins des pays dits émergents qui suivent la trajectoire de pays occidentaux, déjà sur- consommateurs de ressources (énergétiques, notamment).
Il faut donc impérativement modifier le comportement des agents économiques, pour tenir compte de difficultés futures inévitables, qui ne sont pas enregistrées dans le système de prix actuel des pays développés, et maintenir constant le capital naturel.
S.
LATOUCHE radicalisant les travaux de Nicholas GEORGESCU- ROEGEN, parle même du développement durable comme d'un concept « toxique».
Il faudrait pour cela un choc mondial, une prise de conscience réelle du caractère insoutenable à long terme, du mode de vie actuel (un simple réajustement du système de prix ne suffira pas) avec une action commune et coordonnée à l'échelle de la planète.
Mais le système économique actuel privilégie l'horizon du court terme, et de nombreux groupes de pression se refusent à considérer la situation comme si grave.
Une voie de coordination réside peut- être dans la constitution d'une opinion publique mondiale (à la suite d'une catastrophe ?), seule capable, sans doute, d'imposer une priorité supranationale.
(V1)
Il faut donc impérativement modifier le comportement des agents économiques, pour tenir compte de difficultés futures inévitables, qui ne sont pas enregistrées dans le système de prix actuel des pays développés, et maintenir constant le capital naturel.
S.
LATOUCHE radicalisant les travaux de Nicholas GEORGESCU- ROEGEN, parle même du développement durable comme d'un concept « toxique».
Il faudrait pour cela un choc mondial, une prise de conscience réelle du caractère insoutenable à long terme, du mode de vie actuel (un simple réajustement du système de prix ne suffira pas) avec une action commune et coordonnée à l'échelle de la planète.
Mais le système économique actuel privilégie l'horizon du court terme, et de nombreux groupes de pression se refusent à considérer la situation comme si grave.
Une voie de coordination réside peut- être dans la constitution d'une opinion publique mondiale (à la suite d'une catastrophe ?), seule capable, sans doute, d'imposer une priorité supranationale.
(V1)
Une critique possible, serait de constater que la dynamique du capitalisme repose sur la course poursuite infinie entre des besoins qui se renouvellent sans cesse, et des ressources qu'il faut inventer, produire et reproduire.
C'est cette dynamique, à l'oeuvre au moins, depuis la révolution industrielle, qui a conduit à l'élevation du niveau de vie dans des proportions que ne pouvaient pas imaginer les contemporains de Louis XIV (confort matériel, temps libéré notamment consacré à l'accroissement des facultés intellectuelles, santé et allongement de la durée de la vie...).
Les tenants de la décroissance, souhaitent se couper volontairement de ce que peut réserver l'avenir, au risque de rester au stade de louis XIV.
Or rien ne dit que les éléments positifs du futur ne vont pas l'emporter sur ce qui nous apparait comme une impasse et un danger actuellement. (V1)
C'est cette dynamique, à l'oeuvre au moins, depuis la révolution industrielle, qui a conduit à l'élevation du niveau de vie dans des proportions que ne pouvaient pas imaginer les contemporains de Louis XIV (confort matériel, temps libéré notamment consacré à l'accroissement des facultés intellectuelles, santé et allongement de la durée de la vie...).
Les tenants de la décroissance, souhaitent se couper volontairement de ce que peut réserver l'avenir, au risque de rester au stade de louis XIV.
Or rien ne dit que les éléments positifs du futur ne vont pas l'emporter sur ce qui nous apparait comme une impasse et un danger actuellement. (V1)
Le lien entre les activités économiques humaines et la crise environnementale est souvent contesté.
Il est maintenant prouvé notamment en ce qui concerne le climat, par les travaux du GIEC (groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat, prix Nobel de la paix en 2009) qui mettent en évidence le lien étroit entre émission de gaz à effet de serre et réchauffement climatique.
Ce réchauffement climatique est à l'origine de nombreuses catastrophes coûteuses actuelles et futures (la diminution accélérée des calottes glaciaires est extrêmement préoccupante et devrait affecter les climats tempérés de l'Europe de l'Ouest).
Pourtant le système économique actuel ne change pas d'orientation.
En effet, le système de marché ne peut pas prendre pas en compte les externalités négatives et positives (l'écart entre coûts et bénéfices privés et coûts et bénéfices collectifs).
Il s'agit d'une défaillance du marché, bien connue depuis les travaux de Pigou au début du 20ème siècle, qui aboutit à la formation de prix trompeurs qui fausse l'allocation des ressources.
Le coût de la pollution étant ignoré, le prix est trop faible et les quantités consommées et produites trop élevées pour certains produits.
Le climat était par exemple un bien collectif mondial non exclusif et non rival, il devient maintenant un bien commun (non exclusif, mais rival : certains en « consomment » trop, et le détruisent) : on peut alors en profiter sans forcément payer le coût de préservation. (V1)
Il est maintenant prouvé notamment en ce qui concerne le climat, par les travaux du GIEC (groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat, prix Nobel de la paix en 2009) qui mettent en évidence le lien étroit entre émission de gaz à effet de serre et réchauffement climatique.
Ce réchauffement climatique est à l'origine de nombreuses catastrophes coûteuses actuelles et futures (la diminution accélérée des calottes glaciaires est extrêmement préoccupante et devrait affecter les climats tempérés de l'Europe de l'Ouest).
Pourtant le système économique actuel ne change pas d'orientation.
En effet, le système de marché ne peut pas prendre pas en compte les externalités négatives et positives (l'écart entre coûts et bénéfices privés et coûts et bénéfices collectifs).
Il s'agit d'une défaillance du marché, bien connue depuis les travaux de Pigou au début du 20ème siècle, qui aboutit à la formation de prix trompeurs qui fausse l'allocation des ressources.
Le coût de la pollution étant ignoré, le prix est trop faible et les quantités consommées et produites trop élevées pour certains produits.
Le climat était par exemple un bien collectif mondial non exclusif et non rival, il devient maintenant un bien commun (non exclusif, mais rival : certains en « consomment » trop, et le détruisent) : on peut alors en profiter sans forcément payer le coût de préservation. (V1)
Il faut donc agir pour réorienter l'offre et la demande.
Les pouvoirs publics disposent de 3 grands types d'instruments : des règlementations et incitations, des écotaxes, des marchés de droits à polluer.
Mais le chemin reste long entre les engagements, et les actions concrètes utilisant la palette des trois instruments, comme le montre l'échec relatif du « Grenelle Environnement » en septembre- octobre 2007 (abandon de la taxe- carbone, non- respect total ou partiel des 238 engagements pris en matière de maitrise des dépenses énergétiques, de préservation de la biodiversité, de maitrise des pollutions chimiques, de production durable, de démocratie écologique...).
Une difficulté supplémentaire apparait aussi dans le caractère de bien collectif mondial du climat.
La préservation du climat doit d'abord faire l'objet d'une coordination mondiale, or les différents Etats ne sont pas au même stade d'avancement dans le développement, et les pays émergents soupçonnent les pays développés de vouloir mettre en place des interdictions mondiales pour entraver leur développement.
De plus, chaque Etat à un intérêt à faire cavalier seul (free- rider ou passager clandestin), et à profiter des efforts de dépollution des autres, ce qui rend difficile toute décision coordonnée.
(V1)
Les pouvoirs publics disposent de 3 grands types d'instruments : des règlementations et incitations, des écotaxes, des marchés de droits à polluer.
Mais le chemin reste long entre les engagements, et les actions concrètes utilisant la palette des trois instruments, comme le montre l'échec relatif du « Grenelle Environnement » en septembre- octobre 2007 (abandon de la taxe- carbone, non- respect total ou partiel des 238 engagements pris en matière de maitrise des dépenses énergétiques, de préservation de la biodiversité, de maitrise des pollutions chimiques, de production durable, de démocratie écologique...).
Une difficulté supplémentaire apparait aussi dans le caractère de bien collectif mondial du climat.
La préservation du climat doit d'abord faire l'objet d'une coordination mondiale, or les différents Etats ne sont pas au même stade d'avancement dans le développement, et les pays émergents soupçonnent les pays développés de vouloir mettre en place des interdictions mondiales pour entraver leur développement.
De plus, chaque Etat à un intérêt à faire cavalier seul (free- rider ou passager clandestin), et à profiter des efforts de dépollution des autres, ce qui rend difficile toute décision coordonnée.
(V1)
Les réglementations, qui formulent des interdictions (en matière d'émission de CO2 des véhicules routiers, par exemple) ou des normes (normes d'émission, normes de qualité, normes de procédé, normes de performance obligatoires...), sont accompagnées de sanctions pénales ou pécuniaires.
La règlementation mondiale sur l'interdiction de l'émission de gaz CFC (gaz utilisés dans les bombes aérosols directement impliqués dans la formation d'un trou dans la couche d'ozone au- dessus des pôles), mise en place entre 1987 (Montréal) et 1995- 97 (Autriche), a été un grand succès (il est vrai qu'il existait une alternative technique abordable).
Les producteurs restent cependant fondamentalement guidés par la recherche de profit et enfermés dans des logiques concurrentielles de court terme.
Malgré la prise de conscience de la myopie du système de prix (court termisme), la plupart des producteurs continuent à contourner ou transgresser, les réglementations dont la légitimité apparait peu claire dans un système de marché libre.
Les lobbies de producteurs agissent par ailleurs, directement au niveau de la genèse des textes au parlement pour édulcorer les obligations et réduire les amendes.
On accuse aussi les règlementations d'êtres souvent aveugles aux situations particulières de certains secteurs économiques.
Enfin, une règlementation réusssie, peut paradoxalement être contreproductive (effet Jevons).
Exemple : on limite la pollution CO2 des véhicules urbains, les consommateurs sont rassurés...et augmentent leur utilisation !
(V1)
La règlementation mondiale sur l'interdiction de l'émission de gaz CFC (gaz utilisés dans les bombes aérosols directement impliqués dans la formation d'un trou dans la couche d'ozone au- dessus des pôles), mise en place entre 1987 (Montréal) et 1995- 97 (Autriche), a été un grand succès (il est vrai qu'il existait une alternative technique abordable).
Les producteurs restent cependant fondamentalement guidés par la recherche de profit et enfermés dans des logiques concurrentielles de court terme.
Malgré la prise de conscience de la myopie du système de prix (court termisme), la plupart des producteurs continuent à contourner ou transgresser, les réglementations dont la légitimité apparait peu claire dans un système de marché libre.
Les lobbies de producteurs agissent par ailleurs, directement au niveau de la genèse des textes au parlement pour édulcorer les obligations et réduire les amendes.
On accuse aussi les règlementations d'êtres souvent aveugles aux situations particulières de certains secteurs économiques.
Enfin, une règlementation réusssie, peut paradoxalement être contreproductive (effet Jevons).
Exemple : on limite la pollution CO2 des véhicules urbains, les consommateurs sont rassurés...et augmentent leur utilisation !
(V1)
L'autre façon d'agir consiste à mettre en place des mécanismes incitatifs, qui ouvrent le droit à des avantages pécuniaires.
L'objectif est d'amener progressivement les producteurs à investir de nouveaux marchés et à modifier leurs pratiques dans le sens souhaité.
Les incitations fiscales (crédit- impôts, par exemple en matière de chauffage alternatif, prêts à taux zéro, subventions aux transports collectifs, bonus/malus écologique...), la mise en place de labels (et parfois les boycotts), des réglementations retardées (règles impératives mises en places à un horizon de 5 ou 10 ans, par exemple en matière d'isolation du bâti) modifient effectivement l'orientation de la demande et donc les modes de production.
Il reste que les incitations fiscales sont cependant parfois détournées (augmentation des marges, plutôt que baisse des prix dans le domaine des poêles à bois, par exemple), et que les incitations au changement de comportement des consommateurs se heurtent aux contraintes de pouvoir d'achat (attractivité des prix bas en période de crise économique), à la puissance des messages publicitaires, et aussi aux pratiques routinières.
(V1)
L'objectif est d'amener progressivement les producteurs à investir de nouveaux marchés et à modifier leurs pratiques dans le sens souhaité.
Les incitations fiscales (crédit- impôts, par exemple en matière de chauffage alternatif, prêts à taux zéro, subventions aux transports collectifs, bonus/malus écologique...), la mise en place de labels (et parfois les boycotts), des réglementations retardées (règles impératives mises en places à un horizon de 5 ou 10 ans, par exemple en matière d'isolation du bâti) modifient effectivement l'orientation de la demande et donc les modes de production.
Il reste que les incitations fiscales sont cependant parfois détournées (augmentation des marges, plutôt que baisse des prix dans le domaine des poêles à bois, par exemple), et que les incitations au changement de comportement des consommateurs se heurtent aux contraintes de pouvoir d'achat (attractivité des prix bas en période de crise économique), à la puissance des messages publicitaires, et aussi aux pratiques routinières.
(V1)
Arthur Cecil PIGOU (1877- 1955) propose dès les années 20 (Economics of Welfare), une « internalisation des externalités ».
Il s'agit de faire payer par une taxe les coûts futurs générés par l'activité actuelle générant des externalités négatives (principe pollueur - payeur, permettant de faire coïncider coût individuel et coût social, puisque le producteur doit intégrer dans ses calculs un surcoût).
En donnant une valeur à des biens communs, l'Etat contribue à réintégrer ces éléments dans le calcul des producteurs.
Ainsi, confrontés aux véritables conséquences de leurs décisions de production, les producteurs seraient incités à des pratiques plus vertueuses.
Soit, un changement des modes de production pour réduire les externalités négatives, soit une diminution des marges, soit une augmentation des prix (et donc une perte de compétitivité).
Par ailleurs, l'Etat y gagne aussi une rentrée fiscale permettant de financer les opérations de dépollution globales (double dividende).
(V1)
Il s'agit de faire payer par une taxe les coûts futurs générés par l'activité actuelle générant des externalités négatives (principe pollueur - payeur, permettant de faire coïncider coût individuel et coût social, puisque le producteur doit intégrer dans ses calculs un surcoût).
En donnant une valeur à des biens communs, l'Etat contribue à réintégrer ces éléments dans le calcul des producteurs.
Ainsi, confrontés aux véritables conséquences de leurs décisions de production, les producteurs seraient incités à des pratiques plus vertueuses.
Soit, un changement des modes de production pour réduire les externalités négatives, soit une diminution des marges, soit une augmentation des prix (et donc une perte de compétitivité).
Par ailleurs, l'Etat y gagne aussi une rentrée fiscale permettant de financer les opérations de dépollution globales (double dividende).
(V1)
La taxe carbone instaurée en Suède en 1991 a ainsi conduit à de remarquables résultats en matière d'émission de CO2 (une diminution de 29 points selon Olivier Truc, 2009).
Mais cette technique suscite de fortes oppositions, car elle passe par un système de taxes mal perçu par les producteurs, souvent confrontés à une concurrence internationale qui ne subit pas les mêmes contraintes fiscales.
De plus, les écotaxes sont parfois accusées d'augmenter le prix final et d'accentuer les logiques d'exclusions économiques (impact social et effets anti- redistributifs). (V1)
Mais cette technique suscite de fortes oppositions, car elle passe par un système de taxes mal perçu par les producteurs, souvent confrontés à une concurrence internationale qui ne subit pas les mêmes contraintes fiscales.
De plus, les écotaxes sont parfois accusées d'augmenter le prix final et d'accentuer les logiques d'exclusions économiques (impact social et effets anti- redistributifs). (V1)
Cette technique évoquée lors du Sommet de Ri- en 1992 (et recommandée dans le protocole de Kyot- en 97 visant à réduire de 5% l'émission de gaz à effet de serre, d'ici à 2008), se révèle à l'usage, difficile à mettre en oeuvre, en raison principalement des difficultés dans la définition et l'attribution préalable des droits à polluer.
Les émetteurs de gaz à effet de serre, ont par exemple oeuvré efficacement en Europe (seul véritable marché existant depuis 2005 : le GES European Union Emission Trading Scheme, ou bourse du carbone), pour fixer dans la loi des quotas très élevés, aboutissant à une situation paradoxale de disparition du marché (trop de vendeurs de droits à pollueur, peu d'acheteurs).
Les nouveaux objectifs (2013- 2020) sont plus ambitieux, mais le prix du droit est encore très faible.
La technique préconisée est de vendre les futurs droits aux enchères. (V1)
Les émetteurs de gaz à effet de serre, ont par exemple oeuvré efficacement en Europe (seul véritable marché existant depuis 2005 : le GES European Union Emission Trading Scheme, ou bourse du carbone), pour fixer dans la loi des quotas très élevés, aboutissant à une situation paradoxale de disparition du marché (trop de vendeurs de droits à pollueur, peu d'acheteurs).
Les nouveaux objectifs (2013- 2020) sont plus ambitieux, mais le prix du droit est encore très faible.
La technique préconisée est de vendre les futurs droits aux enchères. (V1)
Ronald COASE (1910- prix Nobel en 1991) propose dès les années 60 (The problem of social cost), un système original permettant d'utiliser la force des mécanismes marchands dans un contexte de défaillance du marché : le marché de permis négociables.
Le régulateur (Etat) construit un cadre institutionnel adapté où il définit des droits de propriété (par exemple, des droits à polluer pour chaque agent, c'est- à- dire un quota de CO2 à émettre par an), libre ensuite aux agents d'échanger ces droits sur un marché spécifique.
Le prix de la tonne se fixant efficacement par l'offre et la demande, les mécanismes marchands d'allocation des ressources peuvent alors fonctionner.
Le pollueur dépassant son quota peut acheter (cher) une autorisation obtenue auprès d'un autre agent resté vertueux.
Peu à peu, on espère que les agents comprendront qu'un investissement dans les techniques propres, peut générer un revenu supplémentaire, sous forme de revente des droits excédentaires. (V1)
Le régulateur (Etat) construit un cadre institutionnel adapté où il définit des droits de propriété (par exemple, des droits à polluer pour chaque agent, c'est- à- dire un quota de CO2 à émettre par an), libre ensuite aux agents d'échanger ces droits sur un marché spécifique.
Le prix de la tonne se fixant efficacement par l'offre et la demande, les mécanismes marchands d'allocation des ressources peuvent alors fonctionner.
Le pollueur dépassant son quota peut acheter (cher) une autorisation obtenue auprès d'un autre agent resté vertueux.
Peu à peu, on espère que les agents comprendront qu'un investissement dans les techniques propres, peut générer un revenu supplémentaire, sous forme de revente des droits excédentaires. (V1)
Attention, synthèses "en l'état" proposées par M. Bruneau. N'hésitez pas à signaler les éventuelles erreurs, ou à faire part de vos observations et critiques, en utilisant le formulaire. Merci d'avance !
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*La macroéconomie (terme introduit en 1933 par l’économiste norvégien Ragnar Frisch) est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existant entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. Cf. Wikipédia.