Comment analyser la structure sociale ?
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1.
On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif.
2.
On procédera à des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés.
3.
On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s'interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale.
4.
On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés postindustrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie).
(V1)
On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif.
2.
On procédera à des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés.
3.
On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s'interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale.
4.
On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés postindustrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie).
(V1)
Pour approcher cette notion mouvante et fragile qu'est l'inégalité, on peut la comparer à la notion de différence.
La différence est une caractéristique neutre, qui distingue ou sépare, deux populations.
La différence permet de constituer des groupes possédant des caractéristiques communes (une boutade : ce qui est différent? n'est pas identique).
Par exemple, dans les sociétés occidentales, il y a des hommes de grande taille et des hommes de petite taille : cette différence ne donne normalement pas lieu à des jugements sociaux, mais permet de distinguer deux groupes.
Globalement, une différence physique n'implique pas en soi une différence sociale.
C'est l'environnement social qui peut transformer la différence en une inégalité, ou défaut d'égalité.
On peut alors établir que l'inégalité est une différence valorisée socialement.
(V1)
La différence est une caractéristique neutre, qui distingue ou sépare, deux populations.
La différence permet de constituer des groupes possédant des caractéristiques communes (une boutade : ce qui est différent? n'est pas identique).
Par exemple, dans les sociétés occidentales, il y a des hommes de grande taille et des hommes de petite taille : cette différence ne donne normalement pas lieu à des jugements sociaux, mais permet de distinguer deux groupes.
Globalement, une différence physique n'implique pas en soi une différence sociale.
C'est l'environnement social qui peut transformer la différence en une inégalité, ou défaut d'égalité.
On peut alors établir que l'inégalité est une différence valorisée socialement.
(V1)
Une différence peut faire l'objet d'un classement collectif dans une échelle de valeur sociale, et/ou va procurer un avantage (accès privilégié à une ressource valorisée) ou un désavantage à un groupe social dans une société stratifiée.
L'inégalité devient ainsi une différence d'accès à une ressource rare et valorisée.
Certaines professions sont ainsi mieux valorisées socialement que d'autres ?sans que cela ne renvoie à une valeur intrinsèque ou objective- : femmes de ménage ou pilote d'avion ? Cette inégalité en termes de positions dans la société (hiérarchie sociale dans une société donnée) se double d'une inégalité d'accès à des ressources valorisées (le pilote d'avion est mieux payé).
- Par exemple, on pourrait considérer que la grande taille (différence) soit une qualité valorisée : la grande taille devient alors une ressource qu'il faut conquérir, devient un objet du désir.
On peut alors déterminer des inégalités en taille : un groupe d'individu sera alors plus ou moins bien loti de ce point de vue.
- On peut décliner cet exemple, avec d'autres caractéristiques, comme le poids : les « gros » sont aujourd'hui montrés du doigt, dévalorisés dans notre société, et la recherche de la minceur est la « conquête » d'une ressource valorisée. (V1)
L'inégalité devient ainsi une différence d'accès à une ressource rare et valorisée.
Certaines professions sont ainsi mieux valorisées socialement que d'autres ?sans que cela ne renvoie à une valeur intrinsèque ou objective- : femmes de ménage ou pilote d'avion ? Cette inégalité en termes de positions dans la société (hiérarchie sociale dans une société donnée) se double d'une inégalité d'accès à des ressources valorisées (le pilote d'avion est mieux payé).
- Par exemple, on pourrait considérer que la grande taille (différence) soit une qualité valorisée : la grande taille devient alors une ressource qu'il faut conquérir, devient un objet du désir.
On peut alors déterminer des inégalités en taille : un groupe d'individu sera alors plus ou moins bien loti de ce point de vue.
- On peut décliner cet exemple, avec d'autres caractéristiques, comme le poids : les « gros » sont aujourd'hui montrés du doigt, dévalorisés dans notre société, et la recherche de la minceur est la « conquête » d'une ressource valorisée. (V1)
L'échelle des valeurs évolue aussi fortement dans le temps (et l'espace).
Il y a une dynamique des inégalités et les inégalités d'aujourd'hui ne sont pas celle du passé.
Par exemple, le statut des « gay » à beaucoup évolué dans la société française ces dernières années, de même que le statut des « gros » (cf.
les « 3 grâces » de Rubens, 1577- 1640, visible au musée du Prado, Madrid, qui témoigne d'une époque où les femmes « bien en chair » étaient les plus valorisées, au contraire de nos jours).
On peut aussi remarquer que les inégalités civiques (droits identiques entre citoyens) et politiques (droit de vote par exemple) sont clairement en recul.
Très logiquement, chaque société et culture, produit ses propres inégalités et ce qui sera considéré comme dévalorisant dans une société (avec un système de valeurs et de normes particuliers) ne le sera pas forcément dans une autre (relativisme culturel). (V1)
Il y a une dynamique des inégalités et les inégalités d'aujourd'hui ne sont pas celle du passé.
Par exemple, le statut des « gay » à beaucoup évolué dans la société française ces dernières années, de même que le statut des « gros » (cf.
les « 3 grâces » de Rubens, 1577- 1640, visible au musée du Prado, Madrid, qui témoigne d'une époque où les femmes « bien en chair » étaient les plus valorisées, au contraire de nos jours).
On peut aussi remarquer que les inégalités civiques (droits identiques entre citoyens) et politiques (droit de vote par exemple) sont clairement en recul.
Très logiquement, chaque société et culture, produit ses propres inégalités et ce qui sera considéré comme dévalorisant dans une société (avec un système de valeurs et de normes particuliers) ne le sera pas forcément dans une autre (relativisme culturel). (V1)
Aujourd'hui, on distingue commodément entre les inégalités économiques (différences de revenus et patrimoine) et les inégalités sociales (?tout le reste : le politique, le social, le culturel, l'éducation, la santé, le langage?).
Mais avant d'aborder ces deux thèmes, il convient de s'interroger sur la question de la mesure des inégalités.
(V1)
Mais avant d'aborder ces deux thèmes, il convient de s'interroger sur la question de la mesure des inégalités.
(V1)
La mesure des inégalités pose des difficultés méthodologiques importantes : comment identifier objectivement ceux qui ont « trop » et ceux qui n'ont « pas assez » dans une répartition donnée de ressources (le « gâteau ») ? La difficulté consiste à trouver un bon emplacement du curseur chacun voyant la réalité avec ses propres intérêts, son propre sentiment subjectif (par exemple, qu'est- ce qu'un revenu par mois « correct » ?), et ses propres priorités.
Les chercheurs en sciences sociales ne peuvent pas totalement s'affranchir de ces contraintes (ne serait- ce que parce qu'ils sélectionnent les variables pertinentes selon les priorités de leurs temps : répartition des revenus, analyses par individu ou par ménages, accès aux activités jugées valorisantes, etc.), mais ils peuvent essayer d'éclairer la question en proposant des statistiques fondées principalement sur la notion relativement neutre d'écart (par exemple, on ne dira pas qu'un groupe gagne « trop », mais qu'il gagne X fois plus qu'un autre). (V1)
Les chercheurs en sciences sociales ne peuvent pas totalement s'affranchir de ces contraintes (ne serait- ce que parce qu'ils sélectionnent les variables pertinentes selon les priorités de leurs temps : répartition des revenus, analyses par individu ou par ménages, accès aux activités jugées valorisantes, etc.), mais ils peuvent essayer d'éclairer la question en proposant des statistiques fondées principalement sur la notion relativement neutre d'écart (par exemple, on ne dira pas qu'un groupe gagne « trop », mais qu'il gagne X fois plus qu'un autre). (V1)
Une première manière simple de mesurer, consiste à utiliser des moyennes arithmétiques.
La moyenne donne la grandeur qu'aurait une valeur si toutes les valeurs de la série étaient identiques (le gâteau est coupé en 8 parts égales).
L'écart à la moyenne mesure donc bien une inégalité (celui qui dispose de trois parts, par exemple, obligeant les 7 autres convives à se partager les 5 parts restantes).
Eclairage : Par exemple, on parlera du revenu disponible moyen des ménages en France (2 935 ? nets / mois en 2010), et on calculera l'écart de certains groupes à cette moyenne (par exemple les ménages parisiens par rapport à l'ensemble). (V1)
La moyenne donne la grandeur qu'aurait une valeur si toutes les valeurs de la série étaient identiques (le gâteau est coupé en 8 parts égales).
L'écart à la moyenne mesure donc bien une inégalité (celui qui dispose de trois parts, par exemple, obligeant les 7 autres convives à se partager les 5 parts restantes).
Eclairage : Par exemple, on parlera du revenu disponible moyen des ménages en France (2 935 ? nets / mois en 2010), et on calculera l'écart de certains groupes à cette moyenne (par exemple les ménages parisiens par rapport à l'ensemble). (V1)
Mais cet outil comporte deux limites :
- Comme le montre l'exemple des séries de notes scolaires, la moyenne traduit mal la réalité de certaines répartitions ou dispersions (19- 4- 5 donne 9 de moyenne, comme 9- 10- 8).
Il suffit qu'une seule note soit de loin supérieure aux autres (ou qu'un individu obtienne beaucoup plus que les autres) pour fausser la moyenne et donc la perception générale de la situation.
- De plus les raisonnements en termes d'écarts à la moyenne, relatifs, conduisent à sous- estimer les écarts absolus qui peuvent être importants (j'ai deux fois plus que vous, ce qui fait?6000€ de plus par mois).
(V1)
- Comme le montre l'exemple des séries de notes scolaires, la moyenne traduit mal la réalité de certaines répartitions ou dispersions (19- 4- 5 donne 9 de moyenne, comme 9- 10- 8).
Il suffit qu'une seule note soit de loin supérieure aux autres (ou qu'un individu obtienne beaucoup plus que les autres) pour fausser la moyenne et donc la perception générale de la situation.
- De plus les raisonnements en termes d'écarts à la moyenne, relatifs, conduisent à sous- estimer les écarts absolus qui peuvent être importants (j'ai deux fois plus que vous, ce qui fait?6000€ de plus par mois).
(V1)
Une manière plus pertinente de mesurer les inégalités consiste à utiliser la médiane, c'est- à- dire la valeur de la série qui coupe l'effectif en deux parties égales.
Ainsi, dire que 50% des ménages français ont un revenu disponible inférieur à 2410euros par mois est plus significatif que de dire que la moyenne est de 3000€.
Focus : Au passage on remarque que la médiane et la moyenne comparée donnent de précieuses indications : si la médiane est plus basse que la moyenne, c'est qu'il y a des valeurs assez peu nombreuses, mais très élevées, qui « tirent » la moyenne vers le haut.
On peut aussi mesurer encore plus précisément la dispersion (ou la concentration) d'une séries statistique, avec l'analyse des quantiles (quartiles = série coupée en 4 morceaux de 25%, avec trois valeurs seuils Q2 étant la médiane, déciles = série coupée en 10 morceaux de 10%, avec 9 valeurs seuils, D5 étant donc la médiane), et du rapport inter- quantiles (le plus fréquent est le rapport inter déciles D9/D1)
(V1)
Ainsi, dire que 50% des ménages français ont un revenu disponible inférieur à 2410euros par mois est plus significatif que de dire que la moyenne est de 3000€.
Focus : Au passage on remarque que la médiane et la moyenne comparée donnent de précieuses indications : si la médiane est plus basse que la moyenne, c'est qu'il y a des valeurs assez peu nombreuses, mais très élevées, qui « tirent » la moyenne vers le haut.
On peut aussi mesurer encore plus précisément la dispersion (ou la concentration) d'une séries statistique, avec l'analyse des quantiles (quartiles = série coupée en 4 morceaux de 25%, avec trois valeurs seuils Q2 étant la médiane, déciles = série coupée en 10 morceaux de 10%, avec 9 valeurs seuils, D5 étant donc la médiane), et du rapport inter- quantiles (le plus fréquent est le rapport inter déciles D9/D1)
(V1)
Le mode de construction de cet indicateur est le suivant :
- On ordonne la distribution de la variable dans la population ou série (par exemple, les revenus classé en ordre croissant).
- Ensuite on divise la série en groupes d'effectif égaux (en déciles : 10 groupes, et donc 9 déciles).
Les déciles sont les valeurs d'un caractère qui partagent l'effectif total d'une série en 10 groupes égaux (tranches de 10%).
10% de l'effectif de la série est inférieur à la valeur du premier décile, 90% de l'effectif de la série est inférieur à la valeur du 9ème décile.
- Il reste ensuite à comparer le niveau des groupes et l'écart intergroupe (par exemple, D9- D1).
Le rapport inter décile le plus utilisé est D9/D1 exprimant l'écart entre les plus favorisés et les moins favorisés.
- Par exemple (cf.
inégalités.org), le rapport entre le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches (le neuvième décile) et le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres (le premier décile) est passé de 4.6 en 1970 en France, à 3.3 en 1990, avant de remonter à 3.6 en 2010 (et encore, cela sous- estime l'envolée des derniers 5%) (V1)
- On ordonne la distribution de la variable dans la population ou série (par exemple, les revenus classé en ordre croissant).
- Ensuite on divise la série en groupes d'effectif égaux (en déciles : 10 groupes, et donc 9 déciles).
Les déciles sont les valeurs d'un caractère qui partagent l'effectif total d'une série en 10 groupes égaux (tranches de 10%).
10% de l'effectif de la série est inférieur à la valeur du premier décile, 90% de l'effectif de la série est inférieur à la valeur du 9ème décile.
- Il reste ensuite à comparer le niveau des groupes et l'écart intergroupe (par exemple, D9- D1).
Le rapport inter décile le plus utilisé est D9/D1 exprimant l'écart entre les plus favorisés et les moins favorisés.
- Par exemple (cf.
inégalités.org), le rapport entre le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches (le neuvième décile) et le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres (le premier décile) est passé de 4.6 en 1970 en France, à 3.3 en 1990, avant de remonter à 3.6 en 2010 (et encore, cela sous- estime l'envolée des derniers 5%) (V1)
Mais là encore l'outil n'est pas sans limites.
La vision des inégalités obtenue dépend en effet beaucoup du fractionnement choisi.
Imaginons la série suivante : 800, 800, 1000, 1500, 1800, 2000, 2000, 2150, 2200, 2400.
La médiane sur cette série de 10 revenus est située entre 1800 et 2000.
Imaginons la même série, mais le dernier revenu 2400 devient 6800.
C'est une forte différence donc, et pourtant, la médiane ne change pas.
L'économiste Thomas Piketty montre ainsi que la concentration, croissante ces dernières années, des revenus et patrimoine dans le 1% les plus riches de la population, est passée relativement inaperçue, car fondue dans le dernier 10%. (V1)
La vision des inégalités obtenue dépend en effet beaucoup du fractionnement choisi.
Imaginons la série suivante : 800, 800, 1000, 1500, 1800, 2000, 2000, 2150, 2200, 2400.
La médiane sur cette série de 10 revenus est située entre 1800 et 2000.
Imaginons la même série, mais le dernier revenu 2400 devient 6800.
C'est une forte différence donc, et pourtant, la médiane ne change pas.
L'économiste Thomas Piketty montre ainsi que la concentration, croissante ces dernières années, des revenus et patrimoine dans le 1% les plus riches de la population, est passée relativement inaperçue, car fondue dans le dernier 10%. (V1)
Une troisième manière de mesurer les inégalités est de construire un chiffre synthétique qui résume la distribution.
Le coefficient de Gini est un exemple.La courbe de Lorenz est une courbe C qui représente la concentration d'une variable pour une population donnée :
- On trace un plan reliant en abscisse, distribution en % cumulé, de la population selon la variable (par exemple, le revenu, le patrimoine, ou toute autre variable) et en ordonnée, la proportion de la variable revenant à la population correspondante.
- La droite d'équirépartition D correspond à une parfaite diagonale : 10% de la population obtient 10% des revenus, 30% de la population obtient 30% des revenus, ? (Cela correspond à une distribution proportionnelle du gâteau : s'il y a 8 convives, le gâteau est coupé en 8 parts égales, s'il y a 6 convives, le gâteau est coupé en 6 parts égales, etc.).
- Si la courbe représentative s'éloigne vers le côté droit (donc s'écarte de l'égale répartition), il y a inégalité (10% de la population n'obtient que 1% des revenus, etc.),
Le coefficient de Gini est compris entre 0 et 1.
Il est simplement la mesure de la surface entre la courbe de concentration C et la droite d'équirépartition - Il varie entre zéro, situation égalitaire et 1, situation de concentration maximale, ou un seul individu capte toute la ressource (le gâteau). (V1)
Le coefficient de Gini est un exemple.La courbe de Lorenz est une courbe C qui représente la concentration d'une variable pour une population donnée :
- On trace un plan reliant en abscisse, distribution en % cumulé, de la population selon la variable (par exemple, le revenu, le patrimoine, ou toute autre variable) et en ordonnée, la proportion de la variable revenant à la population correspondante.
- La droite d'équirépartition D correspond à une parfaite diagonale : 10% de la population obtient 10% des revenus, 30% de la population obtient 30% des revenus, ? (Cela correspond à une distribution proportionnelle du gâteau : s'il y a 8 convives, le gâteau est coupé en 8 parts égales, s'il y a 6 convives, le gâteau est coupé en 6 parts égales, etc.).
- Si la courbe représentative s'éloigne vers le côté droit (donc s'écarte de l'égale répartition), il y a inégalité (10% de la population n'obtient que 1% des revenus, etc.),
Le coefficient de Gini est compris entre 0 et 1.
Il est simplement la mesure de la surface entre la courbe de concentration C et la droite d'équirépartition - Il varie entre zéro, situation égalitaire et 1, situation de concentration maximale, ou un seul individu capte toute la ressource (le gâteau). (V1)
Le revenu d'un agent économique est selon la définition de l'économiste John Richard Hicks (1904- 1989, équivalent du prix Nobel en 1972), ce qu'il pourrait consommer sans s'appauvrir (c'est à dire sans atteinte à son patrimoine, cf.
ci- dessus).
Il a donc la nature d'un flux (à opposer à un stock, le patrimoine).
Un bon moyen mnémotechnique consiste à se rappeler qu'un revenu?revient. (V1)
ci- dessus).
Il a donc la nature d'un flux (à opposer à un stock, le patrimoine).
Un bon moyen mnémotechnique consiste à se rappeler qu'un revenu?revient. (V1)
En ce qui concerne les revenus, on utilise en général dans les statistiques, le niveau de revenu disponible (RD = Revenu primaire ? (impôts + cotisations sociales) + revenus de transferts).
L'analyse à travers les revenus salariaux individuels (ce qu'un individu reçoit comme salaire) ou des revenus par ménages (ce que les membres d'un foyer reçoivent au total), ne tient pas compte des structures particulières de ménage (combien de personnes en charge ? 1, 2, 3,? 12 ?), qui peuvent fausser la perception des niveaux de vie (quantité de biens et services que peut consommer un individu en moyenne dans le ménage).
C'est pour cette raison que l'Insee propose une analyse plus précise, l'étude du niveau de vie individuel (après impôt et transferts).
Selon l'INSEE « Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC).
Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage ».
On attribue en général 1 unité de consommation UC pour le premier adulte, 0,5 pour les autres adultes, 0,3 pour les enfants de moins de 14 ans (échelle de l'OCDE), pour tenir compte des économies d'échelle (vivre à deux permet de diviser par deux le coût du réfrigérateur).
Ainsi, un couple avec trois enfants (= 1+0,5+0,3+0,3+0,3) est affecté d'un coefficient 2,4.
Ces données sur le niveau de vie en équivalent adulte servent notamment à calculer les taux de pauvreté monétaire (voir plus bas et chapitre sur la protection sociale), et sont le principal support d'analyse des inégalités de revenus. (V1)
L'analyse à travers les revenus salariaux individuels (ce qu'un individu reçoit comme salaire) ou des revenus par ménages (ce que les membres d'un foyer reçoivent au total), ne tient pas compte des structures particulières de ménage (combien de personnes en charge ? 1, 2, 3,? 12 ?), qui peuvent fausser la perception des niveaux de vie (quantité de biens et services que peut consommer un individu en moyenne dans le ménage).
C'est pour cette raison que l'Insee propose une analyse plus précise, l'étude du niveau de vie individuel (après impôt et transferts).
Selon l'INSEE « Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC).
Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage ».
On attribue en général 1 unité de consommation UC pour le premier adulte, 0,5 pour les autres adultes, 0,3 pour les enfants de moins de 14 ans (échelle de l'OCDE), pour tenir compte des économies d'échelle (vivre à deux permet de diviser par deux le coût du réfrigérateur).
Ainsi, un couple avec trois enfants (= 1+0,5+0,3+0,3+0,3) est affecté d'un coefficient 2,4.
Ces données sur le niveau de vie en équivalent adulte servent notamment à calculer les taux de pauvreté monétaire (voir plus bas et chapitre sur la protection sociale), et sont le principal support d'analyse des inégalités de revenus. (V1)
Au total, on a donc plusieurs mesures des revenus à ne pas confondre : salaires, revenu disponible par ménage, niveau de vie individuel.
Les résultats sont différents.
Rapport inter décile RDM (revenu disponible par ménages) = 4.8 en 2010, indice de Gini 0.354 en 2010
Rapport inter décile NVI (niveau de vie individuel) = 3.5 en 2010, indice de Gini 0.299 en 2010 (V1)
Les résultats sont différents.
Rapport inter décile RDM (revenu disponible par ménages) = 4.8 en 2010, indice de Gini 0.354 en 2010
Rapport inter décile NVI (niveau de vie individuel) = 3.5 en 2010, indice de Gini 0.299 en 2010 (V1)
On peut alors étudier les écarts de niveau de vie selon plusieurs critères, et notamment les PCS.
Ainsi, en 2010, les cadres ont des revenus qui progressent plus rapidement que les autres PCS, et affichent un niveau de vie, deux fois supérieur à celui des ouvriers ou employés en 2010 (3090 ?) et 1.5 fois celui des retraités (1912,5?).
Il faut cependant, aussi prendre conscience des écarts internes à l'intérieur d'une PCS (écart très élevé chez les artisans, commerçants, chef d'entreprises : D9/D1 = 6.1 contre 2.5 à 3.5 pour les autres PCS). (V1)
Ainsi, en 2010, les cadres ont des revenus qui progressent plus rapidement que les autres PCS, et affichent un niveau de vie, deux fois supérieur à celui des ouvriers ou employés en 2010 (3090 ?) et 1.5 fois celui des retraités (1912,5?).
Il faut cependant, aussi prendre conscience des écarts internes à l'intérieur d'une PCS (écart très élevé chez les artisans, commerçants, chef d'entreprises : D9/D1 = 6.1 contre 2.5 à 3.5 pour les autres PCS). (V1)
Les revenus du patrimoine explosent ces dernières années en France en raison de la bulle immobilière et de la financiarisation de l'économie (distribution de dividendes).
Ils représentent en 2010, 25% des revenus des ménages situés au- dessus du dernier décile (mesure en niveaux de vie).
L'INSEE considère que l'on fait déjà partie des très hauts revenus quand on rentre dans les 1% les plus aisés de la population (soit un niveau de vie de près de 7500€ par mois en 2010, pour 610 000 personnes ? environ 13500 ? par mois pour un couple avec un enfant) et observe une croissance de ce type de revenus plus forte que les autres (notamment en raison de la progression des revenus de patrimoine). (V1)
Ils représentent en 2010, 25% des revenus des ménages situés au- dessus du dernier décile (mesure en niveaux de vie).
L'INSEE considère que l'on fait déjà partie des très hauts revenus quand on rentre dans les 1% les plus aisés de la population (soit un niveau de vie de près de 7500€ par mois en 2010, pour 610 000 personnes ? environ 13500 ? par mois pour un couple avec un enfant) et observe une croissance de ce type de revenus plus forte que les autres (notamment en raison de la progression des revenus de patrimoine). (V1)
Les revenus d'activités indépendantes sont en moyenne 1.5 fois plus élevés que les revenus des salariés, et connaissent une plus forte croissance (ce qui accentue les écarts) (V1)
On observe l'apparition d'une nouvelle catégorie, les supers-salariés, obtenant des rémunérations extrêmement élevées (plus de 1 millions d' euros par mois) ce qui accentue les écarts entre salariés (et traverse les PCS).
o Les écarts entre PCS sont importants : salaire médian des cadres 3202€, des ouvriers 1579?, des employés 1504 euros en 2010.
o Le SMIC net 2014 (novembre) est à 1130 euros par mois (brut : 1445.38?, contre un brut de 1343.77 et net de 1056.24 euros en 2010) pour un emploi à temps complet 35h par semaine (9.53 euros brut de l'heure, 7.45 euros net), le salaire moyen net en France est de 2082 euros en 2010 (2130 euros en 2011), un cadre supérieur obtient environ 4000 euros nets en 2010 (contre 1550 euros en moyenne pour un ouvrier ou employé, soit 2.5 fois plus)
o Les femmes gagnent en moyenne environ 20% de moins que les hommes (mais si on corrige l'effet temps partiel, l'écart imputable à des facteurs culturels tombe à 9%)
(V1)
o Les écarts entre PCS sont importants : salaire médian des cadres 3202€, des ouvriers 1579?, des employés 1504 euros en 2010.
o Le SMIC net 2014 (novembre) est à 1130 euros par mois (brut : 1445.38?, contre un brut de 1343.77 et net de 1056.24 euros en 2010) pour un emploi à temps complet 35h par semaine (9.53 euros brut de l'heure, 7.45 euros net), le salaire moyen net en France est de 2082 euros en 2010 (2130 euros en 2011), un cadre supérieur obtient environ 4000 euros nets en 2010 (contre 1550 euros en moyenne pour un ouvrier ou employé, soit 2.5 fois plus)
o Les femmes gagnent en moyenne environ 20% de moins que les hommes (mais si on corrige l'effet temps partiel, l'écart imputable à des facteurs culturels tombe à 9%)
(V1)
On observe un très net ralentissement de la progression des revenus de transfert ces 10 dernières années (revenu des retraités, revenus de prestations sociales non contributives pour lutter contre la pauvreté monétaire, comme les prestations familiales, les allocations logements et les minimas sociaux) ce qui accentue les écarts avec les revenus d'activités.
Les revenus de transferts représentent pourtant en 2010, près de 42% des revenus disponibles des 10% ménages les plus modestes (inférieur au premier décile des niveaux de vie) et près de 22% des ménages du second décile.
On compte en 2010, 11.4 millions de ménages (sur 27 millions) qui bénéficient de ce type de revenus de transferts (3 millions de ménages obtenant des minimas sociaux : RSA, ou AAH ou minimum vieillesse, pour une moyenne d'environ 400€ par mois). (V1)
Les revenus de transferts représentent pourtant en 2010, près de 42% des revenus disponibles des 10% ménages les plus modestes (inférieur au premier décile des niveaux de vie) et près de 22% des ménages du second décile.
On compte en 2010, 11.4 millions de ménages (sur 27 millions) qui bénéficient de ce type de revenus de transferts (3 millions de ménages obtenant des minimas sociaux : RSA, ou AAH ou minimum vieillesse, pour une moyenne d'environ 400€ par mois). (V1)
La question de la pauvreté monétaire mérite un examen plus poussé.
La pauvreté est définie comme un seuil de niveau de vie défini conventionnellement à 50% du niveau de vie médian, ou à 60% du revenu médian (la proportion sera donc plus élevée à ce seuil).
On constate une nette amélioration globale depuis les années 70 (12% de la population au seuil de 50% et 18% au seuil de 60%, contre 7.8% et 14.1% en 2010), mais la proportion des plus pauvres ré- augmente depuis les années 2000.
Techniquement, le seuil de niveau de vie « pauvre » (défini à 60%) est de 964 euros par mois en 2010 (803 euros au seuil de 50%), ce qui concerne 8.6 millions de personnes.
(V1)
La pauvreté est définie comme un seuil de niveau de vie défini conventionnellement à 50% du niveau de vie médian, ou à 60% du revenu médian (la proportion sera donc plus élevée à ce seuil).
On constate une nette amélioration globale depuis les années 70 (12% de la population au seuil de 50% et 18% au seuil de 60%, contre 7.8% et 14.1% en 2010), mais la proportion des plus pauvres ré- augmente depuis les années 2000.
Techniquement, le seuil de niveau de vie « pauvre » (défini à 60%) est de 964 euros par mois en 2010 (803 euros au seuil de 50%), ce qui concerne 8.6 millions de personnes.
(V1)
Cette augmentation récente du nombre de « pauvres » est à relier à l'émergence des workings- poors (travailleurs pauvres, 2 millions de personnes) en France.
Les revenus du travail ne permettent plus en effet, d'échapper à la pauvreté monétaire pour une frange croissante de la population (certaines régions comme le Nord- Pas de Calais ou le Languedoc- Roussillon, et plus généralement le sud- est de la France, atteignant des taux élevés de près de 20% de pauvreté monétaire).
(V1)
Les revenus du travail ne permettent plus en effet, d'échapper à la pauvreté monétaire pour une frange croissante de la population (certaines régions comme le Nord- Pas de Calais ou le Languedoc- Roussillon, et plus généralement le sud- est de la France, atteignant des taux élevés de près de 20% de pauvreté monétaire).
(V1)
L'Insee utilise une conception relative de la pauvreté.
Cependant pour compléter l'analyse, l'Insee calcule aussi une pauvreté en termes de conditions de vie mesurant 4 grands types de privations (insuffisances de ressources retards de paiements, restrictions de consommation et difficultés de logement), ce qui concerne environ 12% des ménages.
La pauvreté absolue se mesure par rapport à un repère précis absolu (par exemple, revenu mensuel en ?) qui n'a pas forcément la même signification selon les régions du monde et les époques.
Il vaut mieux utiliser un repère relatif propre à une époque et à un lieu (revenu médian, par exemple). (V1)
Cependant pour compléter l'analyse, l'Insee calcule aussi une pauvreté en termes de conditions de vie mesurant 4 grands types de privations (insuffisances de ressources retards de paiements, restrictions de consommation et difficultés de logement), ce qui concerne environ 12% des ménages.
La pauvreté absolue se mesure par rapport à un repère précis absolu (par exemple, revenu mensuel en ?) qui n'a pas forcément la même signification selon les régions du monde et les époques.
Il vaut mieux utiliser un repère relatif propre à une époque et à un lieu (revenu médian, par exemple). (V1)
Le patrimoine est l'ensemble des avoirs accumulés, un stock.
On observe une forte financiarisation du patrimoine total, mais 62% du patrimoine des ménages reste sous forme de bien immobilier en 2010.
(V1)
On observe une forte financiarisation du patrimoine total, mais 62% du patrimoine des ménages reste sous forme de bien immobilier en 2010.
(V1)
Les inégalités de patrimoine (ip1380) sont beaucoup plus fortes que les inégalités de revenu : en France, selon l'INSEE, le décile le plus riche possède 48% du patrimoine total (les 1% les plus riches concentrant 17%), tandis que 50% de la population se contente de 7% du patrimoine total.
On estime le rapport inter décile D9/D1 à 205, contre environ 3.5 pour les salaires.
Le décile le mieux doté, déclare des patrimoines en moyenne de 550 000 euros en 2010 (contre 150 000 euros pour la médiane, et?2700 euros pour le dernier décile).
Ces inégalités de patrimoine sont à leur tour une source d'inégalités de revenus (par le bais des revenus du patrimoine) et progressent fortement ces dernières années.
- En valeur absolue, en 2013, les plus hauts patrimoines en France, dépassent les 20 milliards d' euros (- Arnault, L.
Bettencourt, G.
Mulliez, etc.).
- En 2010, les cadres et professions intellectuelles supérieures disposent en moyenne d'un patrimoine net de 337,5 K euros environ 6 fois plus élevé que celui des ouvriers non qualifiés 53500€.
Les personnes de 60 à 69 ans disposent en moyenne d'un patrimoine net 7 à 10 fois plus important que les personnes de moins de 30 ans en 2010 (ce qui confirme la théorie du cycle de vie de Modigliani).
(V1)
On estime le rapport inter décile D9/D1 à 205, contre environ 3.5 pour les salaires.
Le décile le mieux doté, déclare des patrimoines en moyenne de 550 000 euros en 2010 (contre 150 000 euros pour la médiane, et?2700 euros pour le dernier décile).
Ces inégalités de patrimoine sont à leur tour une source d'inégalités de revenus (par le bais des revenus du patrimoine) et progressent fortement ces dernières années.
- En valeur absolue, en 2013, les plus hauts patrimoines en France, dépassent les 20 milliards d' euros (- Arnault, L.
Bettencourt, G.
Mulliez, etc.).
- En 2010, les cadres et professions intellectuelles supérieures disposent en moyenne d'un patrimoine net de 337,5 K euros environ 6 fois plus élevé que celui des ouvriers non qualifiés 53500€.
Les personnes de 60 à 69 ans disposent en moyenne d'un patrimoine net 7 à 10 fois plus important que les personnes de moins de 30 ans en 2010 (ce qui confirme la théorie du cycle de vie de Modigliani).
(V1)
Les inégalités sociales correspondent aux écarts, autres que ceux de revenus et du patrimoine.
On peut utiliser de nombreux indicateurs (chômage, accès scolaire, espérance de vie?) pour faire apparaître des inégalités en fonction de variables très diverses (âges, sexe, PCS) dans de nombreux domaines (loisirs, pratiques, possession de biens spécifiques, ?) :
Il faut toutefois se garder de conclusions définitives, puisque la construction difficile des indicateurs révèle aussi des choix de valeurs (voir plus haut).
Par ailleurs, le sentiment d'inégalité reste toujours subjectif.
Attention : même si le niveau de revenu joue un rôle important, de nombreuses inégalités sociales trouvent leur source ailleurs que dans le revenu (inégalités culturelles, discriminations hommes femmes')
(V1)
On peut utiliser de nombreux indicateurs (chômage, accès scolaire, espérance de vie?) pour faire apparaître des inégalités en fonction de variables très diverses (âges, sexe, PCS) dans de nombreux domaines (loisirs, pratiques, possession de biens spécifiques, ?) :
Il faut toutefois se garder de conclusions définitives, puisque la construction difficile des indicateurs révèle aussi des choix de valeurs (voir plus haut).
Par ailleurs, le sentiment d'inégalité reste toujours subjectif.
Attention : même si le niveau de revenu joue un rôle important, de nombreuses inégalités sociales trouvent leur source ailleurs que dans le revenu (inégalités culturelles, discriminations hommes femmes')
(V1)
On observe des inégalités sociales variables selon les critères retenus : Le taux de chômage est plus élevé chez les ouvriers et les employés
- En France, les ouvriers ont une espérance de vie moyenne inférieure de 4.5 ans à celle des cadres supérieurs.
En 2008, l'espérance était de 84 ans pour un cadre, contre 79,5 ans pour un ouvrier
- Le taux de départ en vacances a globalement augmenté depuis 1964 (65% en 2004) puis s'est réduit (53% en 2010).
Les ouvriers et agriculteurs (moindre capital culturel et économique) partent moins souvent et moins longtemps : 40%, contre 70% pour les cadres en 2010 (90% en 2004).
- En 2012, 70% des cadres ont visité un musée contre 20% des ouvriers.
En 2004, 80% des cadres sont allés au cinéma contre 28% (38% en 2012) des agriculteurs et 43% des ouvriers (47% en 2012).
67% (61% en 2012) des cadres sont allés au théâtre ou à un concert contre 20% des ouvriers.
- Les inégalités scolaires sont encore très lourdes, malgré la gratuité théorique de l'enseignement : 80% des enfants de cadres obtiennent un diplôme supérieur contre 20% des enfants d'ouvriers (90% et 40% au bac) en 2010, 50% des élèves de classes préparatoires sont des enfants de cadres, alors qu'ils ne représentent que 16% de la population.
- Les inégalités d'accès aux nouvelles technologies restent encore fortes même si la situation s'améliore (par exemple, seuls 38% des ouvriers avaient un accès Internet à la maison, contre 82% des cadres supérieurs, selon le CREDOC en 2006, mais 78% et 94% en 2011).On passe à 78% des ménages équipés en ordinateur en 2011.
Il est vrai que l'on a assisté à une démocratisation fulgurante de l'usage du mobile (autour de 85% pour toutes les catégories en 2011) mais il reste encore des différences d'équipement selon l'âge et les revenus.
- Espace et logement : les ouvriers ne disposaient que de 26 m2 en moyenne contre 37 m2 pour les cadres (surface moyenne de 108 m2).
En 2002, il y a encore 20% de logements de 2 pièces au plus, 10% de logements surpeuplés, 615000 logements sans confort sanitaire (354000 en 2006, et probablement 160000 en 2013), 3.4 millions de mal logés dont 30000 en bidonville (Fondation Abbé Pierre)
(V1)
- En France, les ouvriers ont une espérance de vie moyenne inférieure de 4.5 ans à celle des cadres supérieurs.
En 2008, l'espérance était de 84 ans pour un cadre, contre 79,5 ans pour un ouvrier
- Le taux de départ en vacances a globalement augmenté depuis 1964 (65% en 2004) puis s'est réduit (53% en 2010).
Les ouvriers et agriculteurs (moindre capital culturel et économique) partent moins souvent et moins longtemps : 40%, contre 70% pour les cadres en 2010 (90% en 2004).
- En 2012, 70% des cadres ont visité un musée contre 20% des ouvriers.
En 2004, 80% des cadres sont allés au cinéma contre 28% (38% en 2012) des agriculteurs et 43% des ouvriers (47% en 2012).
67% (61% en 2012) des cadres sont allés au théâtre ou à un concert contre 20% des ouvriers.
- Les inégalités scolaires sont encore très lourdes, malgré la gratuité théorique de l'enseignement : 80% des enfants de cadres obtiennent un diplôme supérieur contre 20% des enfants d'ouvriers (90% et 40% au bac) en 2010, 50% des élèves de classes préparatoires sont des enfants de cadres, alors qu'ils ne représentent que 16% de la population.
- Les inégalités d'accès aux nouvelles technologies restent encore fortes même si la situation s'améliore (par exemple, seuls 38% des ouvriers avaient un accès Internet à la maison, contre 82% des cadres supérieurs, selon le CREDOC en 2006, mais 78% et 94% en 2011).On passe à 78% des ménages équipés en ordinateur en 2011.
Il est vrai que l'on a assisté à une démocratisation fulgurante de l'usage du mobile (autour de 85% pour toutes les catégories en 2011) mais il reste encore des différences d'équipement selon l'âge et les revenus.
- Espace et logement : les ouvriers ne disposaient que de 26 m2 en moyenne contre 37 m2 pour les cadres (surface moyenne de 108 m2).
En 2002, il y a encore 20% de logements de 2 pièces au plus, 10% de logements surpeuplés, 615000 logements sans confort sanitaire (354000 en 2006, et probablement 160000 en 2013), 3.4 millions de mal logés dont 30000 en bidonville (Fondation Abbé Pierre)
(V1)
En 2011, en France le taux de chômage des femmes était de 9.7% contre 8.8% pour les hommes (alors même qu?elles sont plus diplômées : 70% de bachelières, contre 55% de bacheliers dans la génération 25-35 ans en 2003).
-En 2009, les femmes obtiennent des salaires 24% moins élevés que celui des hommes (et les hommes 31% de plus).
Si on élimine les temps partiels, l'écart retombe a -14%, sur compétences et postes identiques, l'écart est de -9%...
qui est donc une bonne mesure de l'effet culturel.
-Types d'emplois : Il n'y a que 11% de femmes maires en 2001 (13.9% en 2008), 12,5% de députées en 2002 (27% en 2012).
Les femmes sont présentes à 75% dans le secteur éducation-santé-social.
En 2006, 72% des 1,1 millions d'agents d'entretien.
-70% des tâches domestiques sont assurées par les femmes en 1998, 63% en 2010 (4h par jour contre 2h20 pour les hommes).
(V1)
-En 2009, les femmes obtiennent des salaires 24% moins élevés que celui des hommes (et les hommes 31% de plus).
Si on élimine les temps partiels, l'écart retombe a -14%, sur compétences et postes identiques, l'écart est de -9%...
qui est donc une bonne mesure de l'effet culturel.
-Types d'emplois : Il n'y a que 11% de femmes maires en 2001 (13.9% en 2008), 12,5% de députées en 2002 (27% en 2012).
Les femmes sont présentes à 75% dans le secteur éducation-santé-social.
En 2006, 72% des 1,1 millions d'agents d'entretien.
-70% des tâches domestiques sont assurées par les femmes en 1998, 63% en 2010 (4h par jour contre 2h20 pour les hommes).
(V1)
En 2005, en France, 31,6% des adultes n'avaient au mieux que le CEP (37% en 2001).
La forte proportion des nouvelles générations au niveau bac (2/3) fait oublier que le reste de la population (l'ensemble des générations) est loin d'atteindre ce niveau (seul 10% de la population dispose d'un diplôme supérieur à Bac+2).
- Le patrimoine s'accroît avec l'âge (cf.
Théorie du cycle de vie de Modigliani, qui montre un accroissement de l'épargne avec l'âge).
Cette inégalité des niveaux de vie, entraine des différences dans le mode de vie.
(V1)
La forte proportion des nouvelles générations au niveau bac (2/3) fait oublier que le reste de la population (l'ensemble des générations) est loin d'atteindre ce niveau (seul 10% de la population dispose d'un diplôme supérieur à Bac+2).
- Le patrimoine s'accroît avec l'âge (cf.
Théorie du cycle de vie de Modigliani, qui montre un accroissement de l'épargne avec l'âge).
Cette inégalité des niveaux de vie, entraine des différences dans le mode de vie.
(V1)
Les inégalités de consommation ne sont pas uniquement fonction du revenu.
Il y a aussi des variables sociologiques et des attitudes différentes face aux biens et services.
Tout se passe comme si le prix élevé, constituant une barrière de fait pour les bas revenus, était un signal de différenciation sociale déclenchant l'achat pour les plus aisés (effet Veblen).
- Le bien n'a aucune importance en soi : les riches expriment plutôt par leur consommation ciblée leur appartenance sociale (cf.
théorie de la distinction de Bourdieu 1930-2002, ou encore les analyses de la « consommation ostentatoire » par la « classe de loisir » observée par Thorstein Veblen, 1857-1929).
- c'est ainsi que le 4X4 est devenu le véhicule « à la mode », avant d'être condamné.
Inexorablement sous l'effet des productions en série, le prix s'abaissant, les classes moyennes accèdent à ce type de consommation.
Les classes aisées l'abandonnent alors pour un autre produit, tout en pointant les aspects négatifs de l'ancienne consommation (insistance sur la nuisance écologique, par exemple).
(V1)
Il y a aussi des variables sociologiques et des attitudes différentes face aux biens et services.
Tout se passe comme si le prix élevé, constituant une barrière de fait pour les bas revenus, était un signal de différenciation sociale déclenchant l'achat pour les plus aisés (effet Veblen).
- Le bien n'a aucune importance en soi : les riches expriment plutôt par leur consommation ciblée leur appartenance sociale (cf.
théorie de la distinction de Bourdieu 1930-2002, ou encore les analyses de la « consommation ostentatoire » par la « classe de loisir » observée par Thorstein Veblen, 1857-1929).
- c'est ainsi que le 4X4 est devenu le véhicule « à la mode », avant d'être condamné.
Inexorablement sous l'effet des productions en série, le prix s'abaissant, les classes moyennes accèdent à ce type de consommation.
Les classes aisées l'abandonnent alors pour un autre produit, tout en pointant les aspects négatifs de l'ancienne consommation (insistance sur la nuisance écologique, par exemple).
(V1)
En général, un type d'inégalité à de fortes chances de ne pas être isolé : certains individus cumulent plusieurs handicaps.
Les inégalités forment alors un système et se renforcent les unes les autres.
Une certaine population se fragilise alors progressivement comme une succession de cercles vicieux.
Par exemple, le chômage à un impact sur le revenu, puis sur la structure familiale puis sur le type de logement (ségrégation spatiale), les pratiques de consommation et de loisirs (voir le chapitre sur exclusion sociale).
(V1)
Les inégalités forment alors un système et se renforcent les unes les autres.
Une certaine population se fragilise alors progressivement comme une succession de cercles vicieux.
Par exemple, le chômage à un impact sur le revenu, puis sur la structure familiale puis sur le type de logement (ségrégation spatiale), les pratiques de consommation et de loisirs (voir le chapitre sur exclusion sociale).
(V1)
L'inégalité économique est aujourd'hui centrale et bien souvent dans nos sociétés marchandes, est le plus souvent à l'origine des autres inégalités.
Les inégalités font système (cf.
schéma d'implication).
En effet un écart dans les revenus, va générer un écart dans le patrimoine (revenus du patrimoine, héritages, parcours facilités'), et cette inégalité économique va générer des difficultés cumulatives dans d'autres domaines.
En période de ralentissement économique, une défaillance dans le flux des revenus peut entrainer des conséquences très lourdes.
Cependant, il ne faut pas surestimer l'impact du facteur économique : des inégalités sociales peuvent subsister même pour les populations les plus aisées (exemple des nouveaux riches dénués des éléments de la culture dominante légitime).
(V1)
Les inégalités font système (cf.
schéma d'implication).
En effet un écart dans les revenus, va générer un écart dans le patrimoine (revenus du patrimoine, héritages, parcours facilités'), et cette inégalité économique va générer des difficultés cumulatives dans d'autres domaines.
En période de ralentissement économique, une défaillance dans le flux des revenus peut entrainer des conséquences très lourdes.
Cependant, il ne faut pas surestimer l'impact du facteur économique : des inégalités sociales peuvent subsister même pour les populations les plus aisées (exemple des nouveaux riches dénués des éléments de la culture dominante légitime).
(V1)
Peu à peu la structure (= répartition et constitution des groupes) même de la société change, puisque les « gagnants » gagnent de plus en plus en plus, tandis que les perdants accumulent les difficultés.
Les inégalités trouvent même maintenant une traduction concrète dans l'espace physique avec une multiplication des logiques de ségrégation spatiale (les « riches » restants dans un univers hermétiquement clos et isolé de l'univers des « pauvres », par de multiples barrières).
Mais la dualité riche- pauvre est une vision un peu trop simpliste de la structuration de l'espace social.
Il est donc intéressant d'étudier la structuration de la société (voir partie 2). (V1)
Les inégalités trouvent même maintenant une traduction concrète dans l'espace physique avec une multiplication des logiques de ségrégation spatiale (les « riches » restants dans un univers hermétiquement clos et isolé de l'univers des « pauvres », par de multiples barrières).
Mais la dualité riche- pauvre est une vision un peu trop simpliste de la structuration de l'espace social.
Il est donc intéressant d'étudier la structuration de la société (voir partie 2). (V1)
Simon Kuznets (économiste biélorusse, 1901- 1985), analyse dans les années 1950- 1960 la trajectoire de développement des pays (dans son étude de 1954, il s'agit de l'évolution du PNB de l'Allemagne et du RU) qu'il relie à la distribution des revenus (au travers du coefficient de Gini), pour construire une courbe de Kuznets (en forme de U renversé : une cloche).
Kuznets constate empiriquement, d'abord une forte corrélation positive entre croissance et inégalités des revenus (concentration des revenus sur une faible part de la population) dans un premier temps du développement, lors des phases d'industrialisation et d'urbanisation, puis une forte corrélation négative dans un deuxième temps (les revenus se répartissent mieux dans la population). (V1)
Kuznets constate empiriquement, d'abord une forte corrélation positive entre croissance et inégalités des revenus (concentration des revenus sur une faible part de la population) dans un premier temps du développement, lors des phases d'industrialisation et d'urbanisation, puis une forte corrélation négative dans un deuxième temps (les revenus se répartissent mieux dans la population). (V1)
Selon Kuznets, il y a trois explications principales au recul progressif des inégalités, ainsi constaté :
- Les modifications de la composition de la population active (essor des actifs non agricoles, puis généralisation du salariat, et alignement progressif des niveaux de productivité sectorielle : la main d'oeuvre faiblement efficace du secteur agricole, obtient des emplois dans des secteurs plus efficaces et mieux rémunérés)
- Les mesures législatives décidées pour établir l'égalité économique et sociale pendant les périodes de croissance et de plein emploi (éducation, sécurité sociale notamment)
- La réduction de la part des revenus de la propriété
La montée des inégalités dans un premier temps s'explique par le développement rapide d'un secteur non agricole (qui profite en général, aux anciennes élites agricoles).
(V1)
- Les modifications de la composition de la population active (essor des actifs non agricoles, puis généralisation du salariat, et alignement progressif des niveaux de productivité sectorielle : la main d'oeuvre faiblement efficace du secteur agricole, obtient des emplois dans des secteurs plus efficaces et mieux rémunérés)
- Les mesures législatives décidées pour établir l'égalité économique et sociale pendant les périodes de croissance et de plein emploi (éducation, sécurité sociale notamment)
- La réduction de la part des revenus de la propriété
La montée des inégalités dans un premier temps s'explique par le développement rapide d'un secteur non agricole (qui profite en général, aux anciennes élites agricoles).
(V1)
Mais l'étude de la trajectoire des pays en voie de développement suggère un autre type d'explication.
La concentration des revenus s'expliquerait aussi, par le fait que ceux qui sont au pouvoir, sont en contact avec l'étranger, et s'attribuent les ressources nouvelles tirées de la croissance économique et de l'échange international.
Les premiers acteurs du nouveau secteur économique s'enrichissent, un transfert de main d'oeuvre surgit en raison de l'appât du gain.
Ce n'est que peu à peu que le surcroît de revenu et de pouvoir d'achat se diffuse de proche en proche, de secteur en secteur.
Les secteurs traditionnels d'abord délaissés, deviennent plus attractifs (car réduction du nombre et diffusion des techniques).
Le problème consiste donc à organiser une diffusion rapide.
Au Brésil, il y a eu pendant longtemps, une accaparation des richesses par une petite élite qui refusait de répondre aux aspirations sociales de la population (refus de redistribuer la terre, de payer plus cher les biens et services de base).
(V1)
La concentration des revenus s'expliquerait aussi, par le fait que ceux qui sont au pouvoir, sont en contact avec l'étranger, et s'attribuent les ressources nouvelles tirées de la croissance économique et de l'échange international.
Les premiers acteurs du nouveau secteur économique s'enrichissent, un transfert de main d'oeuvre surgit en raison de l'appât du gain.
Ce n'est que peu à peu que le surcroît de revenu et de pouvoir d'achat se diffuse de proche en proche, de secteur en secteur.
Les secteurs traditionnels d'abord délaissés, deviennent plus attractifs (car réduction du nombre et diffusion des techniques).
Le problème consiste donc à organiser une diffusion rapide.
Au Brésil, il y a eu pendant longtemps, une accaparation des richesses par une petite élite qui refusait de répondre aux aspirations sociales de la population (refus de redistribuer la terre, de payer plus cher les biens et services de base).
(V1)
Thomas Piketty (professeur à l'école d'économie de Paris) auteur de nombreux ouvrages sur la question des inégalités (dont « Les hauts revenus en France au XXe siècle », Grasset, 2001 et « Le capital au 21ème siècle » Seuil, 2013) observe une forte diminution des écarts de niveau de vie tout au long du 20ème siècle et une forte reprise au 21ème siècle.
Son livre sur le Capital a eu un très fort retentissement dans le monde anglo- saxon en 2014, faisant prendre conscience des dernières évolutions. (V1)
Son livre sur le Capital a eu un très fort retentissement dans le monde anglo- saxon en 2014, faisant prendre conscience des dernières évolutions. (V1)
On passe d'une société de rentiers à la fin du 19ème siècle, à une société de cadres dans la seconde moitié du 20ème siècle en raison, non pas comme le croyait Kuznets seulement en raison de facteurs économiques (déplacements sectoriels), mais aussi et surtout, en raison de facteurs politiques :
- la destruction physique du capital pendant les deux guerres
- la taxation forte des successions,
- la fiscalité (impôts) fortement progressive (justement rendue possible par les deux guerres).
Piketty explique que la taxation progressive a joué un rôle très important en enrayant la dynamique d'augmentation infinie des patrimoines (fort patrimoine = fort revenu de patrimoine = forte épargne = fort patrimoine), et en favorisant une société d'actif orientée vers la croissance économique.
Piketty souligne donc que la réduction des inégalités attendue par Kuznets, dépend surtout des politiques fiscales volontaristes de redistribution des revenus (telles celles qui ont été menées au début du 20ème siècle pour passer de la société de rentiers à la société de cadres).
En l'absence de volonté politique, les inégalités économiques reviennent très vite.
(V1)
- la destruction physique du capital pendant les deux guerres
- la taxation forte des successions,
- la fiscalité (impôts) fortement progressive (justement rendue possible par les deux guerres).
Piketty explique que la taxation progressive a joué un rôle très important en enrayant la dynamique d'augmentation infinie des patrimoines (fort patrimoine = fort revenu de patrimoine = forte épargne = fort patrimoine), et en favorisant une société d'actif orientée vers la croissance économique.
Piketty souligne donc que la réduction des inégalités attendue par Kuznets, dépend surtout des politiques fiscales volontaristes de redistribution des revenus (telles celles qui ont été menées au début du 20ème siècle pour passer de la société de rentiers à la société de cadres).
En l'absence de volonté politique, les inégalités économiques reviennent très vite.
(V1)
Il distingue 4 phases dans l'évolution récente (après seconde guerre) des inégalités dans les pays développés (et en particulier en France) :
- 1950- 1968 : augmentation du niveau de vie moyen mais aussi augmentation des écarts (faibles salariés au Smig, non indexé sur la croissance, et pauvres retraités)
- 1968- 1984 : forte réduction des inégalités (notamment en raison de l'instauration des minimas sociaux)
- 1984- 2000 : ralentissement de la réduction des inégalités (rapport inter décile se stabilise)
- 2004- ? Piketty note dans son dernier ouvrage un spectaculaire retour aux inégalités du 19ème siècle (encore plus marqué et précoce dans les les pays anglo- saxons), avec un accroissement des inégalités par le haut (les revenus les plus hauts explosent : revenus du patrimoine et très hauts revenus salariaux).
De manière globale les inégalités de patrimoine sont plus fortes et la distribution des patrimoines est nettement plus concentrée que celle des revenus. (V1)
- 1950- 1968 : augmentation du niveau de vie moyen mais aussi augmentation des écarts (faibles salariés au Smig, non indexé sur la croissance, et pauvres retraités)
- 1968- 1984 : forte réduction des inégalités (notamment en raison de l'instauration des minimas sociaux)
- 1984- 2000 : ralentissement de la réduction des inégalités (rapport inter décile se stabilise)
- 2004- ? Piketty note dans son dernier ouvrage un spectaculaire retour aux inégalités du 19ème siècle (encore plus marqué et précoce dans les les pays anglo- saxons), avec un accroissement des inégalités par le haut (les revenus les plus hauts explosent : revenus du patrimoine et très hauts revenus salariaux).
De manière globale les inégalités de patrimoine sont plus fortes et la distribution des patrimoines est nettement plus concentrée que celle des revenus. (V1)
Ce phénomène s'observe dans tous les pays de l'OCDE.
Selon l'OCDE, en 2008 le coefficient de Gini des pays du Nord de l'Europe est le plus faible de l'OCDE (moins de 0.25), le coefficient de GINI de la France est de 0.29 en 2008, contre 0.4 pour les USA
Les pays émergents restent encore très inégalitaires : 4.1 en Chine, 5.5 au Brésil 3.8 Inde 4.2 en Russie, en 2008.
On observe une évolution identique pour les inégalités non économiques avec des inégalités fractales (qui traversent les PCS), des inégalités de genre, et des inégalités scolaires, urbaines et géographiques (ségrégation) Voir plus bas. (V1)
Selon l'OCDE, en 2008 le coefficient de Gini des pays du Nord de l'Europe est le plus faible de l'OCDE (moins de 0.25), le coefficient de GINI de la France est de 0.29 en 2008, contre 0.4 pour les USA
Les pays émergents restent encore très inégalitaires : 4.1 en Chine, 5.5 au Brésil 3.8 Inde 4.2 en Russie, en 2008.
On observe une évolution identique pour les inégalités non économiques avec des inégalités fractales (qui traversent les PCS), des inégalités de genre, et des inégalités scolaires, urbaines et géographiques (ségrégation) Voir plus bas. (V1)
Les inégalités de revenus sont relativement tolérées dans une société méritocratique fondée sur le travail.
L'écart des revenus riches- pauvres est supposé être le résultat des efforts et du mérite individuel.
C'est une question de responsabilité individuelle.
Les écarts de revenus proviennent alors de causes considérées comme légitimes dans une société dite méritocratique fondée sur le travail (études, responsabilités, rareté, quantité de travail').
Par ailleurs, il faut adopter une vision large et un temps long (ce qui conduit d'une part à minimiser les inégalités actuelles, puisque c'était pire avant, et d'autre part à reconnaître un rôle positif à certaines inégalités - voir plus bas).
(V1)
L'écart des revenus riches- pauvres est supposé être le résultat des efforts et du mérite individuel.
C'est une question de responsabilité individuelle.
Les écarts de revenus proviennent alors de causes considérées comme légitimes dans une société dite méritocratique fondée sur le travail (études, responsabilités, rareté, quantité de travail').
Par ailleurs, il faut adopter une vision large et un temps long (ce qui conduit d'une part à minimiser les inégalités actuelles, puisque c'était pire avant, et d'autre part à reconnaître un rôle positif à certaines inégalités - voir plus bas).
(V1)
Cependant, il existe d'autres déterminants moins acceptables (chance, hasard, rapport de force ou modifications structurelles, comme la mondialisation et le progrès technique).
Les écarts n'étant pas toujours le résultat du seul déterminant travail, cela génère un sentiment d'injustice et un interventionnisme public (voir chapitre correspondant).
Les inégalités, qui s'accroissent dans les dernières années, sont alors explicitement perçues comme un problème urgent et grave qu'il s'agit de résoudre. (V1)
Les écarts n'étant pas toujours le résultat du seul déterminant travail, cela génère un sentiment d'injustice et un interventionnisme public (voir chapitre correspondant).
Les inégalités, qui s'accroissent dans les dernières années, sont alors explicitement perçues comme un problème urgent et grave qu'il s'agit de résoudre. (V1)
La doctrine du libéralisme économique explique que les inégalités remplissent un rôle incitatif essentiel au fonctionnement des mécanismes du marché (recherche individuelle du profit et donc efforts personnels, conduisant par la « main invisible » à une coordination collective).
Les libéraux soulignent d'ailleurs que l'accroissement des inégalités relatives peut parfaitement être compatible avec une amélioration absolue de la situation de plus pauvres (si le gâteau s'accroit, la part absolue augmente même avec une part relative plus petite).
Les inégalités seraient donc favorables à la croissance, car d'une part l'écart agit comme un stimulant individuel, et d'autre part, l'épargne des plus aisées permet de faciliter le financement des investissements profitables à tous. (V1)
Les libéraux soulignent d'ailleurs que l'accroissement des inégalités relatives peut parfaitement être compatible avec une amélioration absolue de la situation de plus pauvres (si le gâteau s'accroit, la part absolue augmente même avec une part relative plus petite).
Les inégalités seraient donc favorables à la croissance, car d'une part l'écart agit comme un stimulant individuel, et d'autre part, l'épargne des plus aisées permet de faciliter le financement des investissements profitables à tous. (V1)
Pour les détracteurs du libéralisme économique l'effet incitatif ne joue plus, passé un certain degré d'écart.
Au contraire, la réduction des inégalités peut être favorable à la croissance car la redistribution verticale stimule la consommation des plus pauvres (cf.
Keynes ), diminue les dépenses improductives liées au traitement des déviances (police, prison, etc.), et l'accès aux soins et à l'éducation permet d'améliorer le capital humain, la productivité et donc, la croissance future.
Par ailleurs, la part absolue qui revient aux plus pauvres, peut parfois être très insuffisante au regard des besoins et générer des drames (famines, pénuries, misère, mortalité plus forte, etc'), qui pourraient être facilement évités, en réduisant la part des plus dotés (d'autant que la perte relative pour les plus dotés est un impact négatif plus faible que l'impact du gain pour les moins dotés : par exemple, un prélèvement de 25 euros sur la paye mensuelle d'un occidental suffit à faire vivre pendant un mois un Ethiopien, revenu mensuel moyen net en 2013) (V1)
Au contraire, la réduction des inégalités peut être favorable à la croissance car la redistribution verticale stimule la consommation des plus pauvres (cf.
Keynes ), diminue les dépenses improductives liées au traitement des déviances (police, prison, etc.), et l'accès aux soins et à l'éducation permet d'améliorer le capital humain, la productivité et donc, la croissance future.
Par ailleurs, la part absolue qui revient aux plus pauvres, peut parfois être très insuffisante au regard des besoins et générer des drames (famines, pénuries, misère, mortalité plus forte, etc'), qui pourraient être facilement évités, en réduisant la part des plus dotés (d'autant que la perte relative pour les plus dotés est un impact négatif plus faible que l'impact du gain pour les moins dotés : par exemple, un prélèvement de 25 euros sur la paye mensuelle d'un occidental suffit à faire vivre pendant un mois un Ethiopien, revenu mensuel moyen net en 2013) (V1)
Il s'agit de désigner par ce terme l'ensemble des différenciations sociales autour de l'avoir, du pouvoir, du savoir et du prestige, qui vont de fait ou de droit diviser la société en groupes inégaux ne disposant pas des mêmes ressources. (V1)
Les sociétés industrielles, apparues après la révolution industrielle vers 1800, se caractérisent par un nouveau mode de vie dominant autour des villes (urbanisation et concentration ouvrière près des usines) et l'émergence d'un nouveau groupe social (la classe ouvrière, constituée au départ d'anciens vagabonds chassés des campagnes).
La classe sociale n'existe pas dans une société aristocratique où il existe une hiérarchie sociale officielle (existence de droit, reconnue juridiquement : les trois ordres féodaux).
Elle se présente plutôt, de fait, dans des sociétés apparemment démocratiques, où la hiérarchisation est implicite (phénomènes de reproduction sociale et de valorisation sociale différenciée des statuts sociaux).
Elle va rassembler des individus caractérisés par une certaine homogénéité dans les conditions de vie et les croyances, et placés dans un rapport de domination.
Marx va produire une analyse de ce type de société.
On trouve les oeuvres de Karl Marx (1818- 1883), en accès libre sur le site suivant : http://www.marxists.org/francais/marx/works.htm.
Les livres du « Capital » (1867) sont incontournables, mais d'une lecture difficile.
« Le manifeste du parti communiste » (1847) est plus accessible, et plus court. (V1)
La classe sociale n'existe pas dans une société aristocratique où il existe une hiérarchie sociale officielle (existence de droit, reconnue juridiquement : les trois ordres féodaux).
Elle se présente plutôt, de fait, dans des sociétés apparemment démocratiques, où la hiérarchisation est implicite (phénomènes de reproduction sociale et de valorisation sociale différenciée des statuts sociaux).
Elle va rassembler des individus caractérisés par une certaine homogénéité dans les conditions de vie et les croyances, et placés dans un rapport de domination.
Marx va produire une analyse de ce type de société.
On trouve les oeuvres de Karl Marx (1818- 1883), en accès libre sur le site suivant : http://www.marxists.org/francais/marx/works.htm.
Les livres du « Capital » (1867) sont incontournables, mais d'une lecture difficile.
« Le manifeste du parti communiste » (1847) est plus accessible, et plus court. (V1)
La classe est définie par la place qu'elle occupe dans les rapports de production, dans le processus de production, selon Marx (critère objectif, la classe en soi)
- Le mode de production capitaliste se caractérise par la collaboration d'un capital technique et financier, et d'une force de travail dans un processus de production.
Cette dualité économique est la source de la division en classes sociales selon Marx, qui adopte ainsi une approche matérialiste.
- Chaque classe sociale sera définie par sa place dans le processus de production.
Les bourgeois sont les propriétaires des moyens de production, qu'ils mettent à la disposition des travailleurs.
Les prolétaires ne sont détenteurs que d'une force de travail, qu'ils ne peuvent que « louer ».
(V1)
- Le mode de production capitaliste se caractérise par la collaboration d'un capital technique et financier, et d'une force de travail dans un processus de production.
Cette dualité économique est la source de la division en classes sociales selon Marx, qui adopte ainsi une approche matérialiste.
- Chaque classe sociale sera définie par sa place dans le processus de production.
Les bourgeois sont les propriétaires des moyens de production, qu'ils mettent à la disposition des travailleurs.
Les prolétaires ne sont détenteurs que d'une force de travail, qu'ils ne peuvent que « louer ».
(V1)
La classe en soi ne suffit pas à définir une classe, il faut encore que les individus aient conscience de faire partie d'un même groupe ayant les mêmes intérêts, la classe pour soi.
- La masse des vagabonds employés autour des usines (ou celle des paysans), n'a pas d'abord conscience de sa communauté de situation.
Cette conscience de classe ne s'acquiert que dans la lutte face à un ennemi commun, le bourgeois capitaliste, en raison du conflit majeur autour de la répartition des richesses produites.
- Cette lutte entraîne une structuration politique (partis, syndicats') et la constitution du mouvement ouvrier, qui en retour va contribuer à forger la conscience de classe (travail d'éducation et de formation) dans un mouvement dialectique.
La conscience de classe est la capacité à identifier des intérêts communs, et donc la nécessité d'une action collective.
- Une classe en soi n'est donc pas automatiquement une classe pour soi, un acteur collectif engagé dans une lutte.
C'est le cas par exemple des paysans, incapables de s'organiser et de prendre conscience de leurs intérêts communs. (V1)
- La masse des vagabonds employés autour des usines (ou celle des paysans), n'a pas d'abord conscience de sa communauté de situation.
Cette conscience de classe ne s'acquiert que dans la lutte face à un ennemi commun, le bourgeois capitaliste, en raison du conflit majeur autour de la répartition des richesses produites.
- Cette lutte entraîne une structuration politique (partis, syndicats') et la constitution du mouvement ouvrier, qui en retour va contribuer à forger la conscience de classe (travail d'éducation et de formation) dans un mouvement dialectique.
La conscience de classe est la capacité à identifier des intérêts communs, et donc la nécessité d'une action collective.
- Une classe en soi n'est donc pas automatiquement une classe pour soi, un acteur collectif engagé dans une lutte.
C'est le cas par exemple des paysans, incapables de s'organiser et de prendre conscience de leurs intérêts communs. (V1)
Less paysans sont incapables de s'organiser et de prendre conscience de leurs intérêts communs, selon Marx.
Il parle à leur propos de « paysans parcellaires », prêts à se jeter dans les bras du premier sauveur venu (Bonaparte), par exemple dans le « 18 Brumaire de L.
Bonaparte » (1851- 52) :
« Les paysans parcellaires constituent une masse énorme dont les membres vivent tous dans la même situation, mais sans être unis les uns aux autres par des rapports variés.
Leur mode de production les isole les uns des autres, au lieu de les amener à des relations réciproques.
Cet isolement est encore aggravé par le mauvais état des moyens de communication en France et par la pauvreté des paysans (?).
Mais elles [les familles paysannes] ne constituent pas une classe dans la mesure où il n'existe entre les paysans parcellaires qu'un lien local et où la similitude de leurs intérêts ne crée entre eux aucune communauté, aucune liaison nationale ni aucune organisation politique (?).
Leurs représentants doivent en même temps leur apparaître comme leurs maîtres, comme une autorité supérieure, comme une puissance gouvernementale absolue, qui les protège contre les autres classes et leur envoie d'en haut la pluie et le beau temps.
L'influence politique des paysans parcellaires trouve, par conséquent, son ultime expression dans la subordination de la société au pouvoir exécutif.» (Dernier chapitre).
Voir aussi « Les luttes de classe en France » (1850)
(V1)
Il parle à leur propos de « paysans parcellaires », prêts à se jeter dans les bras du premier sauveur venu (Bonaparte), par exemple dans le « 18 Brumaire de L.
Bonaparte » (1851- 52) :
« Les paysans parcellaires constituent une masse énorme dont les membres vivent tous dans la même situation, mais sans être unis les uns aux autres par des rapports variés.
Leur mode de production les isole les uns des autres, au lieu de les amener à des relations réciproques.
Cet isolement est encore aggravé par le mauvais état des moyens de communication en France et par la pauvreté des paysans (?).
Mais elles [les familles paysannes] ne constituent pas une classe dans la mesure où il n'existe entre les paysans parcellaires qu'un lien local et où la similitude de leurs intérêts ne crée entre eux aucune communauté, aucune liaison nationale ni aucune organisation politique (?).
Leurs représentants doivent en même temps leur apparaître comme leurs maîtres, comme une autorité supérieure, comme une puissance gouvernementale absolue, qui les protège contre les autres classes et leur envoie d'en haut la pluie et le beau temps.
L'influence politique des paysans parcellaires trouve, par conséquent, son ultime expression dans la subordination de la société au pouvoir exécutif.» (Dernier chapitre).
Voir aussi « Les luttes de classe en France » (1850)
(V1)
l'exploitation de la force de travail : l'écart entre la valeur crée par l'ouvrier (par exemple, 10 heures de travail), et son salaire de subsistance (ne correspondant qu?à 5 heures de travail) constitue une plus-value accaparée par les bourgeois capitalistes (ceux-ci utilisent ensuite le profit dégagé, pour investir et dégager encore plus de plus-value : c'est le processus sans fin d'accumulation capitaliste, qui passe forcément par un approfondissement de l'exploitation).
- Cette divergence d'intérêt explique le changement social, l'évolution de la société selon Marx.
Le conflit bipolaire (car peu à peu la société se bipolarise) portant sur le travail, et visant à la diminution de l'exploitation, serait donc central, et on le retrouve quelle que soit la forme du rapport social, c'est à dire le type de relations sociales (esclavage ou salariat).
o « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes », « Le manifeste du parti communiste » (1847)
(V1)
- Cette divergence d'intérêt explique le changement social, l'évolution de la société selon Marx.
Le conflit bipolaire (car peu à peu la société se bipolarise) portant sur le travail, et visant à la diminution de l'exploitation, serait donc central, et on le retrouve quelle que soit la forme du rapport social, c'est à dire le type de relations sociales (esclavage ou salariat).
o « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes », « Le manifeste du parti communiste » (1847)
(V1)
La lutte du groupe ouvrier (portant sur la rémunération, les conditions de travail et les droits) a pris de multiples formes (grèves, manifestations, etc..) et a effectivement profondément modifié l'organisation de la société dans son ensemble
- En France, les vagues de grèves successives (1906, 1920, 1936,1968) débouchent sur des avancées sociales et institutionnelles : législation du travail, reconnaissance des syndicats (1864 et 1884) et des représentants du personnel, conventions collectives et congés payés en 1936, création du SMIG puis SMIC, mise en place de l'Etat providence, réduction des inégalités'
- De nombreux droits sociaux sont peu à peu accordés : lois sur accidents du travail (1898), retraites ouvrières et paysannes (1910), allocations familiales (1932), sécurité sociale (1945), assurance chômage et Unedic (1958)....
L'évolution de la structure sociale (moyennisation latente, diminution numérique du nombre d'ouvrier, recul des syndicats et du parti communiste) conduit à s'interroger sur l'actualité de l'analyse de Marx. (V1)
- En France, les vagues de grèves successives (1906, 1920, 1936,1968) débouchent sur des avancées sociales et institutionnelles : législation du travail, reconnaissance des syndicats (1864 et 1884) et des représentants du personnel, conventions collectives et congés payés en 1936, création du SMIG puis SMIC, mise en place de l'Etat providence, réduction des inégalités'
- De nombreux droits sociaux sont peu à peu accordés : lois sur accidents du travail (1898), retraites ouvrières et paysannes (1910), allocations familiales (1932), sécurité sociale (1945), assurance chômage et Unedic (1958)....
L'évolution de la structure sociale (moyennisation latente, diminution numérique du nombre d'ouvrier, recul des syndicats et du parti communiste) conduit à s'interroger sur l'actualité de l'analyse de Marx. (V1)
Les approches wébériennes, fonctionnalistes (Merton, Parsons) et stratificationnistes (Warner) s'opposent à l'analyse conflictuelle des groupes sociaux proposée par Marx.
Le mot stratification sociale prend alors un sens plus atténué, soulignant la possibilité d'un passage d'un groupe social à un autre.
R.
Merton et T.
Parsons étudient plutôt la complémentarité des groupes sociaux, chacun en charge d'une fonction organique pour la société (le conflit est alors l'expression d'un dysfonctionnement, d'un manque d'intégration sociale, cf.
Durkheim)
- L.
Warner fait apparaître une succession de strates sociales selon les revenus, diplômes et activités professionnelles (dans cette approche, il y a perméabilité sociale entre les statuts).
- Max Weber (1864- 1920) développe une approche pluridimensionnelle de la réalité sociale (ordre économique, politique, symbolique) et raisonne en termes de statuts sociaux (différenciation fondée sur le prestige social) puisque le sentiment de classe est rendu difficile par la multiplicité des appartenances (vision nominaliste).
(V1)
Le mot stratification sociale prend alors un sens plus atténué, soulignant la possibilité d'un passage d'un groupe social à un autre.
R.
Merton et T.
Parsons étudient plutôt la complémentarité des groupes sociaux, chacun en charge d'une fonction organique pour la société (le conflit est alors l'expression d'un dysfonctionnement, d'un manque d'intégration sociale, cf.
Durkheim)
- L.
Warner fait apparaître une succession de strates sociales selon les revenus, diplômes et activités professionnelles (dans cette approche, il y a perméabilité sociale entre les statuts).
- Max Weber (1864- 1920) développe une approche pluridimensionnelle de la réalité sociale (ordre économique, politique, symbolique) et raisonne en termes de statuts sociaux (différenciation fondée sur le prestige social) puisque le sentiment de classe est rendu difficile par la multiplicité des appartenances (vision nominaliste).
(V1)
Weber distingue 3 ordres, 3 critères de différenciation sociale, permettant de situer les individus dans une position sociale (à la différence de Marx qui ne voit qu'un ordre économique)
- L'ordre économique (primordial mais pas unique), où l'on peut distinguer entre la classe des rentiers (revenus tirés du patrimoine possédé) et la classe des actifs (revenus tirés du travail) qui ne disposent pas du même niveau de revenu, c'est à dire des mêmes chances d'accéder aux biens et services.
Weber explique qu'il n'y pas forcément de conflits entre les classes « économiques » (comme le croit Marx).
- L'ordre du prestige ou de l'honneur social : les individus ne disposent pas de la même reconnaissance sociale, et cela dépend de l'éducation, de la manière de vivre, du style de vie.
Cela constitue des groupes de statuts, relativement homogènes et fermés.
- L'ordre politique : des partis issus des groupes de statuts, luttent pour le pouvoir (la capacité d'imposer ses choix aux autres groupes).
Il n'y a pas forcément congruence entre les trois ordres : quelqu'un de bien placé dans l'échelle d'un ordre peut très bien ne pas l'être dans un autre.
Mais il est fréquent de rencontrer des élites combinant les trois ressources (avoir, savoir, pouvoir).
L'analyse de Weber est une analyse nominaliste : les classes ne sont que des catégories proposées par le sociologue (alors que Marx a une approche réaliste : les classes sont la description de la réalité)
(V1)
- L'ordre économique (primordial mais pas unique), où l'on peut distinguer entre la classe des rentiers (revenus tirés du patrimoine possédé) et la classe des actifs (revenus tirés du travail) qui ne disposent pas du même niveau de revenu, c'est à dire des mêmes chances d'accéder aux biens et services.
Weber explique qu'il n'y pas forcément de conflits entre les classes « économiques » (comme le croit Marx).
- L'ordre du prestige ou de l'honneur social : les individus ne disposent pas de la même reconnaissance sociale, et cela dépend de l'éducation, de la manière de vivre, du style de vie.
Cela constitue des groupes de statuts, relativement homogènes et fermés.
- L'ordre politique : des partis issus des groupes de statuts, luttent pour le pouvoir (la capacité d'imposer ses choix aux autres groupes).
Il n'y a pas forcément congruence entre les trois ordres : quelqu'un de bien placé dans l'échelle d'un ordre peut très bien ne pas l'être dans un autre.
Mais il est fréquent de rencontrer des élites combinant les trois ressources (avoir, savoir, pouvoir).
L'analyse de Weber est une analyse nominaliste : les classes ne sont que des catégories proposées par le sociologue (alors que Marx a une approche réaliste : les classes sont la description de la réalité)
(V1)
Pierre Bourdieu réalise une forme de synthèse entre Marx et Weber.
Il puise chez Marx l'idée d'une analyse conflictuelle des sociétés, il puise chez Weber l'idée de l'importance des phénomènes culturels et symboliques, pour proposer le concept de domination symbolique.
Bourdieu distingue trois formes de capitaux qui sont mobilisés par les agents sociaux, en lutte dans les différents champs sociaux pour imposer leur domination symbolique (formation des goûts, pratiques et comportements valorisés pour définir ce qui est considéré comme légitime) :
- Le capital économique : revenus et patrimoine
- Le capital culturel : capital incorporé sous forme d'habitus (pratiques, savoir- faire, langages'), le capital certifié (diplômes, titres'), et enfin, capital objectivé sous formes d'objets matériels valorisés
- Le capital social : ensemble des relations (le carnet d'adresse, le réseau de relations)
La possession de ces trois types de capitaux va procurer un capital symbolique différent aux agents sociaux, et générer une structuration sociale.
Chaque groupe sera alors en lutte pour contrôler le capital culturel imposé aux autres classes sociales, avec des pratiques de distinction (dans les différents champs sociaux) et de reproduction sociale. (V1)
Il puise chez Marx l'idée d'une analyse conflictuelle des sociétés, il puise chez Weber l'idée de l'importance des phénomènes culturels et symboliques, pour proposer le concept de domination symbolique.
Bourdieu distingue trois formes de capitaux qui sont mobilisés par les agents sociaux, en lutte dans les différents champs sociaux pour imposer leur domination symbolique (formation des goûts, pratiques et comportements valorisés pour définir ce qui est considéré comme légitime) :
- Le capital économique : revenus et patrimoine
- Le capital culturel : capital incorporé sous forme d'habitus (pratiques, savoir- faire, langages'), le capital certifié (diplômes, titres'), et enfin, capital objectivé sous formes d'objets matériels valorisés
- Le capital social : ensemble des relations (le carnet d'adresse, le réseau de relations)
La possession de ces trois types de capitaux va procurer un capital symbolique différent aux agents sociaux, et générer une structuration sociale.
Chaque groupe sera alors en lutte pour contrôler le capital culturel imposé aux autres classes sociales, avec des pratiques de distinction (dans les différents champs sociaux) et de reproduction sociale. (V1)
La nomenclature des CSP (proposée en 1954 par l'Insee et Jean Porte, et largement entrée dans les habitudes) se donnait pour objectif de créer des catégories constituées à partie de la profession, du secteur d'activité, du statut (salarié ou indépendant) et de la position hiérarchique, présentant un fort degré d'homogénéité sociale (même style de vie et revenus, mêmes comportements, mêmes consommations, etc.).
La grille des PCS (actualisation de 1982) comporte 6 groupes d'actifs (Agriculteurs exploitants, Artisans- commerçants- chefs d'entreprises, Cadres et professions intellectuelles supérieures, Professions intermédiaires, Employés, Ouvriers), et 2 groupes d'inactifs (Retraités, Autres inactifs).
(V1)
La grille des PCS (actualisation de 1982) comporte 6 groupes d'actifs (Agriculteurs exploitants, Artisans- commerçants- chefs d'entreprises, Cadres et professions intellectuelles supérieures, Professions intermédiaires, Employés, Ouvriers), et 2 groupes d'inactifs (Retraités, Autres inactifs).
(V1)
Cette grille d'analyse a bien fonctionné et a permis notamment de bien comprendre l'évolution de la société française (et des mouvements de la population active).
Cependant, aujourd'hui, l'outil PCS semble en crise, car de nombreux comportements semblent traverser les catégories : l'impératif d'homogénéité sociale ne semble plus respecté, et de nombreuses situations individuelles divergent au sein des catégories, comme le soulignent Rosanvallon et Fitoussi (voir plus bas). (V1)
Cependant, aujourd'hui, l'outil PCS semble en crise, car de nombreux comportements semblent traverser les catégories : l'impératif d'homogénéité sociale ne semble plus respecté, et de nombreuses situations individuelles divergent au sein des catégories, comme le soulignent Rosanvallon et Fitoussi (voir plus bas). (V1)
Henri Mendras, constate dans un ouvrage célèbre de 1988 (« 1965- 1984 : la seconde révolution française », Gallimard) que de nombreux éléments sont allé dans le sens d'une convergence des niveaux et des modes de vie, entrainant une disparition de la structure de classe qui caractérisait la société française d'après- guerre (clivages autour des inégalités économiques, d'une part, et des différences culturelles dans les styles de vie, d'autre part). (V1)
La structure de classe disparait selon Mendras, en raison de 3 phénomènes importants :
- La croissance d'après- guerre et le rattrapage des bas salaires qui entraine un enrichissement généralisé (le niveau de vie monte pour tous), un développement de la protection sociale (recul de l'insécurité sociale, amélioration des minima sociaux), une amélioration de l'habitat, l'émergence d'un temps non contraint (loisirs)
- La transformation importante de la population active avec l'accélération de l'exode rural, la montée des emplois intermédiaires dans le tertiaire (tertiarisation) et le secteur public (développement des couches moyennes salariées : vaste ensemble de professions d'encadrement, de gestion, de techniciens, d'opérateurs, de professions intermédiaires, d'employés), la féminisation des emplois
- Les modifications culturelles : médias de masse, scolarisation généralisée, pratique des loisirs
Ces trois grandes familles de facteurs ont permis aux classes populaires d'échapper en partie à la précarité et d'accéder à la consommation de masse, ce qui a délégitimé les anciennes institutions de ces groupes (syndicats et parti communiste).
Les modes de vie semblent se rapprocher (consommation peu différenciée : observer l'habillement des élèves d'un lycée) et s'aligner sur des normes et valeurs communes (en raison de l'influence de la TV, d'internet et de la radio).
(V1)
- La croissance d'après- guerre et le rattrapage des bas salaires qui entraine un enrichissement généralisé (le niveau de vie monte pour tous), un développement de la protection sociale (recul de l'insécurité sociale, amélioration des minima sociaux), une amélioration de l'habitat, l'émergence d'un temps non contraint (loisirs)
- La transformation importante de la population active avec l'accélération de l'exode rural, la montée des emplois intermédiaires dans le tertiaire (tertiarisation) et le secteur public (développement des couches moyennes salariées : vaste ensemble de professions d'encadrement, de gestion, de techniciens, d'opérateurs, de professions intermédiaires, d'employés), la féminisation des emplois
- Les modifications culturelles : médias de masse, scolarisation généralisée, pratique des loisirs
Ces trois grandes familles de facteurs ont permis aux classes populaires d'échapper en partie à la précarité et d'accéder à la consommation de masse, ce qui a délégitimé les anciennes institutions de ces groupes (syndicats et parti communiste).
Les modes de vie semblent se rapprocher (consommation peu différenciée : observer l'habillement des élèves d'un lycée) et s'aligner sur des normes et valeurs communes (en raison de l'influence de la TV, d'internet et de la radio).
(V1)
Le coefficient budgétaire est le poids (exprimé en %) que représente un poste de consommation par rapport à l'ensemble de la consommation.
On observe conformément à la loi d'Engel, que la part des dépenses d'alimentation - boissons (de 18,5 à 17,5% entre 1994 et 2004) et d'habillement (de 6 à 5%) s'est réduite au profit des dépenses de santé (de 3 à 3,5%), de logement - mobilier (de 28,9 à 30,5%), de loisirs - communication (de 10,5 à 12,1%) et de transport (15%), ce qui signale une nette amélioration des revenus et niveaux de vie.
L'alimentation représente un poste moins important mais les quantités consommées varient entre 1970 et 2003 : moins de Pain (80kg 55Kg), pommes de terre (95kg 70Kg), lait frais, sucre (20kg 7Kg), vins courant (95 litres 32 litres), plus de légumes frais (70Kg 86Kg), volailles, poissons, yaourts (8,5kg 21 Kg), vins AOC (8 litres 24 litres), eaux minérales (40 litres 160 litres).
On observe une montée en gamme sur l'alimentation.
Parallèlement, l'équipement en biens durables (01/2004) progresse largement sur les 40 dernières années (mais reste encore différencié sur certains biens sélectifs).
Taux d'équipement des ménages à plus de 90% : réfrigérateur, lave- linge, Tv, téléphone fixe.
Plus de 70% : Congélateur, Micro- ondes, magnétoscope, portable, une voiture.
Moins de 50% : 45% des ménages sont équipés d'un micro- ordinateur, 30% connectés à Internet, 44% un lave- vaisselle.
(V1)
On observe conformément à la loi d'Engel, que la part des dépenses d'alimentation - boissons (de 18,5 à 17,5% entre 1994 et 2004) et d'habillement (de 6 à 5%) s'est réduite au profit des dépenses de santé (de 3 à 3,5%), de logement - mobilier (de 28,9 à 30,5%), de loisirs - communication (de 10,5 à 12,1%) et de transport (15%), ce qui signale une nette amélioration des revenus et niveaux de vie.
L'alimentation représente un poste moins important mais les quantités consommées varient entre 1970 et 2003 : moins de Pain (80kg 55Kg), pommes de terre (95kg 70Kg), lait frais, sucre (20kg 7Kg), vins courant (95 litres 32 litres), plus de légumes frais (70Kg 86Kg), volailles, poissons, yaourts (8,5kg 21 Kg), vins AOC (8 litres 24 litres), eaux minérales (40 litres 160 litres).
On observe une montée en gamme sur l'alimentation.
Parallèlement, l'équipement en biens durables (01/2004) progresse largement sur les 40 dernières années (mais reste encore différencié sur certains biens sélectifs).
Taux d'équipement des ménages à plus de 90% : réfrigérateur, lave- linge, Tv, téléphone fixe.
Plus de 70% : Congélateur, Micro- ondes, magnétoscope, portable, une voiture.
Moins de 50% : 45% des ménages sont équipés d'un micro- ordinateur, 30% connectés à Internet, 44% un lave- vaisselle.
(V1)
Selon Mendras, les évolutions de la structure sociale renforcent la vision stratifiée (voir la Toupie de Mendras) plutôt que clivée, de la société : existence d'un continuum hiérarchisé entre « classes populaires et bourgeoisie », culture scolaire commune, montée en qualification des postes de travail et accroissement de l'autonomie (avec diffusion des nouvelles technologies), phénomènes de mobilité de proximité (voir cours de Premières), homogamie de proximité (couples ouvriers - employés)?
Les différences (et donc les inégalités) semblent s'estomper avec un recul des conflits sociaux et une progression des causes communes (post modernisme, écologie, sport?), et de nouvelles valeurs communes orientées vers la tolérance, l'autonomie, l'individualisme. (V1)
Les différences (et donc les inégalités) semblent s'estomper avec un recul des conflits sociaux et une progression des causes communes (post modernisme, écologie, sport?), et de nouvelles valeurs communes orientées vers la tolérance, l'autonomie, l'individualisme. (V1)
Selon Pierre Bourdieu (« La Distinction.
Critique sociale du jugement », e- Minuit, 1979), et ses continuateurs, les dominés et les dominants sont inconscients des mécanismes par lesquels s'opère la domination.
Entre les classes existent des différences de pratiques et de comportements car les goûts, les valeurs, les jugements diffèrent selon la classe d'appartenance et donc selon la place dans la hiérarchie sociale.
La classe dominante est celle qui parvient à inventer et à légitimer les goûts et les comportements : elle crée ainsi une hiérarchie des pratiques culturelles (l'essentiel de l'activité politique selon Bourdieu consistant à imposer des standards).
Les différences et inégalités sont alors moins perçues, et évidemment masquées, mais toujours bien présentes (par exemple, quelle est la présence des ouvriers à la télévision ?).
(V1)
Critique sociale du jugement », e- Minuit, 1979), et ses continuateurs, les dominés et les dominants sont inconscients des mécanismes par lesquels s'opère la domination.
Entre les classes existent des différences de pratiques et de comportements car les goûts, les valeurs, les jugements diffèrent selon la classe d'appartenance et donc selon la place dans la hiérarchie sociale.
La classe dominante est celle qui parvient à inventer et à légitimer les goûts et les comportements : elle crée ainsi une hiérarchie des pratiques culturelles (l'essentiel de l'activité politique selon Bourdieu consistant à imposer des standards).
Les différences et inégalités sont alors moins perçues, et évidemment masquées, mais toujours bien présentes (par exemple, quelle est la présence des ouvriers à la télévision ?).
(V1)
Louis Chauvel (« Le retour des classes sociales ? », Revue de l'OFCE, n°79, octobre 2001) considère comme Mendras, qu'il y a bien eu un recul de la structuration sociale en termes de classes sociales, jusque dans les années 1980, en raison de la forte croissance économiques des Trente Glorieuses.
Le ralentissement de la croissance observé depuis a cependant, brutalement stoppé la dynamique de réduction des inégalités économiques (et des autres inégalités), et les niveaux de vie ce sont fortement différenciés.
On constate la réactivation d'anciennes inégalités économiques (revenus) qui se cumulent
- 1945- 65 : accentuation des inégalités économiques et maintien d'une certaine pauvreté.
- 1965- 1984 : atténuation de certaines inégalités et de la pauvreté
Depuis, on peut lister un nombre important de « reculs » (voir plus haut).
Par exemple :
- stagnation voire aggravation des inégalités, notamment économiques (2012 : 13.5% de pauvres, 8 millions de travailleurs pauvres)
- montée de l'exclusion sociale (consommation clivée sur des biens socialement sélectifs, massification scolaire mais pas démocratisation et maintien du jeu des filières), malgré une petite amélioration conjoncturelle entre 1997 et 2001.
- Les classes sociales se confrontent et s'évitent au niveau de l'habitat (cf.
problème des banlieues) et de l'école.
Chauvel souligne cependant que ce retour des inégalités n'a pas été accompagné d'un retour aux anciennes identités collectives (la conscience de classe, dans le vocabulaire marxiste, entretenue dans les partis et les syndicats).
Actuellement donc, la « classe en soi » serait présente, mais pas encore la classe pour soi (mais certains signes montrent un retour des anciennes logiques d'engagement collectif du 19ème siècle).
(V1)
Le ralentissement de la croissance observé depuis a cependant, brutalement stoppé la dynamique de réduction des inégalités économiques (et des autres inégalités), et les niveaux de vie ce sont fortement différenciés.
On constate la réactivation d'anciennes inégalités économiques (revenus) qui se cumulent
- 1945- 65 : accentuation des inégalités économiques et maintien d'une certaine pauvreté.
- 1965- 1984 : atténuation de certaines inégalités et de la pauvreté
Depuis, on peut lister un nombre important de « reculs » (voir plus haut).
Par exemple :
- stagnation voire aggravation des inégalités, notamment économiques (2012 : 13.5% de pauvres, 8 millions de travailleurs pauvres)
- montée de l'exclusion sociale (consommation clivée sur des biens socialement sélectifs, massification scolaire mais pas démocratisation et maintien du jeu des filières), malgré une petite amélioration conjoncturelle entre 1997 et 2001.
- Les classes sociales se confrontent et s'évitent au niveau de l'habitat (cf.
problème des banlieues) et de l'école.
Chauvel souligne cependant que ce retour des inégalités n'a pas été accompagné d'un retour aux anciennes identités collectives (la conscience de classe, dans le vocabulaire marxiste, entretenue dans les partis et les syndicats).
Actuellement donc, la « classe en soi » serait présente, mais pas encore la classe pour soi (mais certains signes montrent un retour des anciennes logiques d'engagement collectif du 19ème siècle).
(V1)
De nouvelles inégalités apparaissent selon P.
Rosanvallon et J.
P Fitoussi (Le nouvel âge des inégalités, e- Seuil, 1996).
A partir d'une analyse qui constate une progression de l'individualisme (individualisation du citoyen et isolement) et des inégalités dans un contexte d'impuissance du politique, les deux auteurs concluent à l'apparition d'une fragmentation des groupes sociaux : les inégalités traversent les groupes souvent d'une manière aléatoire (un diplôme égal ne donne pas le même salaire car les trajectoires individuelles sont très différentes : l'ouvrier chez Total, l'ouvrier chez Peugeot et l'ouvrier mécanicien, n'ont pas la même vie).
- Clivages entre emplois « surs » et emplois instables (même dans une branche identique : éducation, poste?)
- Personnalisation de la relation d'emploi d'où dépendance (on n'est plus interchangeables et comparables, donc le collectif disparaît)
- Des inégalités « transversales » liées à l'âge ou au sexe sont de plus en plus ressenties
(V1)
Rosanvallon et J.
P Fitoussi (Le nouvel âge des inégalités, e- Seuil, 1996).
A partir d'une analyse qui constate une progression de l'individualisme (individualisation du citoyen et isolement) et des inégalités dans un contexte d'impuissance du politique, les deux auteurs concluent à l'apparition d'une fragmentation des groupes sociaux : les inégalités traversent les groupes souvent d'une manière aléatoire (un diplôme égal ne donne pas le même salaire car les trajectoires individuelles sont très différentes : l'ouvrier chez Total, l'ouvrier chez Peugeot et l'ouvrier mécanicien, n'ont pas la même vie).
- Clivages entre emplois « surs » et emplois instables (même dans une branche identique : éducation, poste?)
- Personnalisation de la relation d'emploi d'où dépendance (on n'est plus interchangeables et comparables, donc le collectif disparaît)
- Des inégalités « transversales » liées à l'âge ou au sexe sont de plus en plus ressenties
(V1)
Les frontières entre groupes sociaux sont brouillées, mais le problème reste entier.
La question centrale devient celle de l'égalité des chances (= mêmes chances d'accès aux ressources valorisées par la société).
Dans quelle mesure alors, la position sociale des parents détermine t'elle la position sociale des enfants ? Voir chapitre suivant sur la mobilité sociale
(V1)
La question centrale devient celle de l'égalité des chances (= mêmes chances d'accès aux ressources valorisées par la société).
Dans quelle mesure alors, la position sociale des parents détermine t'elle la position sociale des enfants ? Voir chapitre suivant sur la mobilité sociale
(V1)
Attention, synthèses "en l'état" proposées par M. Bruneau. N'hésitez pas à signaler les éventuelles erreurs, ou à faire part de vos observations et critiques, en utilisant le formulaire. Merci d'avance !
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*La macroéconomie (terme introduit en 1933 par l’économiste norvégien Ragnar Frisch) est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existant entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. Cf. Wikipédia.