La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
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On montrera que les conflits peuvent être appréhendés à partir de grilles de lecture contrastées :
- comme pathologie de l'intégration ou comme facteur de cohésion -
- comme moteur du changement social ou comme résistance au changement.
En s'appuyant sur quelques exemples, on s'interrogera sur la pertinence respective de ces différents cadres d'analyse en fonction de la nature des conflits et des contextes historiques.
On s'intéressera plus particulièrement aux mutations des conflits du travail et des conflits sociétaux en mettant en évidence la diversité des acteurs, des enjeux, des formes et des finalités de l'action collective.
ACQUIS de première : groupes d'intérêt, conflit
NOTIONS TES : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicat (V1)
- comme pathologie de l'intégration ou comme facteur de cohésion -
- comme moteur du changement social ou comme résistance au changement.
En s'appuyant sur quelques exemples, on s'interrogera sur la pertinence respective de ces différents cadres d'analyse en fonction de la nature des conflits et des contextes historiques.
On s'intéressera plus particulièrement aux mutations des conflits du travail et des conflits sociétaux en mettant en évidence la diversité des acteurs, des enjeux, des formes et des finalités de l'action collective.
ACQUIS de première : groupes d'intérêt, conflit
NOTIONS TES : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicat (V1)
La première question est celle de l'évolution des types de conflits.
On se demande si les conflits du travail, au centre de la société des 19ème et 20ème siècles ne laissent pas la place à de nouvelles formes de conflits.
(Attention : point très développé, ici...mais qui peut faire l'objet d'un allègement).
La seconde question porte sur l'analyse du conflit social (paragraphe 25).
Est- il l'expression d'un échec des processus d'intégrations ou au contraire un facteur de cohésion sociale ?
La troisième question s'interroge sur la dynamique des conflits sociaux : faut- il y voir un moteur du changement social, ou au contraire une manifestation de la résistance au changement social
(V1)
On se demande si les conflits du travail, au centre de la société des 19ème et 20ème siècles ne laissent pas la place à de nouvelles formes de conflits.
(Attention : point très développé, ici...mais qui peut faire l'objet d'un allègement).
La seconde question porte sur l'analyse du conflit social (paragraphe 25).
Est- il l'expression d'un échec des processus d'intégrations ou au contraire un facteur de cohésion sociale ?
La troisième question s'interroge sur la dynamique des conflits sociaux : faut- il y voir un moteur du changement social, ou au contraire une manifestation de la résistance au changement social
(V1)
Les sociétés industrielles, apparues après la révolution industrielle, se caractérisent par un nouveau mode de vie dominant autour des villes (urbanisation et concentration ouvrière près des usines) et l'émergence d'un nouveau groupe social (la classe ouvrière, constituée au départ d'anciens vagabonds chassés des campagnes).
Ce nouveau groupe social va être un acteur central des conflits sociaux, qui sont « l'expression d'antagonismes entre groupes dans l'acquisition, la possession ou la gestion des biens matériels ou symboliques et un moyen de modifier les rapports de force ».
Le conflit peut être ouvert et déclaré (impliquant mobilisation collective et action collective), ou simplement latent. (V1)
Ce nouveau groupe social va être un acteur central des conflits sociaux, qui sont « l'expression d'antagonismes entre groupes dans l'acquisition, la possession ou la gestion des biens matériels ou symboliques et un moyen de modifier les rapports de force ».
Le conflit peut être ouvert et déclaré (impliquant mobilisation collective et action collective), ou simplement latent. (V1)
La lutte (portant sur la rémunération, les conditions de travail et les droits) a pris de multiples formes (grèves, manifestations, etc..) et a effectivement profondément modifié l'organisation de la société.
Les vagues de grèves successives (1906, 1920, 1936,1968...) débouchent sur des avancées sociales et institutionnelles : législation du travail, reconnaissance des syndicats (1864 et 1884) et des représentants du personnel, conventions collectives et congés payés en 1936, création du SMIG puis SMIC, mise en place de l'Etat providence, réduction des inégalités...
De nombreux droits sociaux sont peu à peu accordés : lois sur les accidents du travail (1898), retraites ouvrières et paysannes (1910), allocations familiales (1932), sécurité sociale (1945), assurance chômage et Unedic (1958).... (V1)
Les vagues de grèves successives (1906, 1920, 1936,1968...) débouchent sur des avancées sociales et institutionnelles : législation du travail, reconnaissance des syndicats (1864 et 1884) et des représentants du personnel, conventions collectives et congés payés en 1936, création du SMIG puis SMIC, mise en place de l'Etat providence, réduction des inégalités...
De nombreux droits sociaux sont peu à peu accordés : lois sur les accidents du travail (1898), retraites ouvrières et paysannes (1910), allocations familiales (1932), sécurité sociale (1945), assurance chômage et Unedic (1958).... (V1)
Il y a moins de jours de grève (on passe de 2- 3 millions de journées individuelles non travaillées en 50- 70 à environ 0,5 aujourd'hui, source Dares) même s'il faut constater une certaine sous- estimation puisque les inspecteurs du travail ne font « remonter » que les conflits déclarés et durables.
Or la conflictualité prend des formes nouvelles plus courtes et répétées (grève d'un jour ou perlée, débrayage, manifestations, pétitions...), les salariés pratiquant des formes de conflits moins couteuses que la grève longue, y compris dans la fonction publique.
Voir : http://www.laviedesidees.fr/Le- retour- des- conflits- sociaux.html (V1)
Or la conflictualité prend des formes nouvelles plus courtes et répétées (grève d'un jour ou perlée, débrayage, manifestations, pétitions...), les salariés pratiquant des formes de conflits moins couteuses que la grève longue, y compris dans la fonction publique.
Voir : http://www.laviedesidees.fr/Le- retour- des- conflits- sociaux.html (V1)
On observe un changement significatif des mots d'ordres, et des motifs de conflits, depuis les années 50.
On passe d'abord des revendications salariales (« équivalent revendicatif généralisé » pendant les trente glorieuses) aux revendications portant sur le niveau de l'emploi et les conditions de travail dans les années 70- 2000.
Cependant, on observe depuis 2004, une reprise des mots d'ordres salariaux sans doute en raison de l'explosion des bénéfices affichés par les grandes sociétés engagées dans des opérations de séduction des actionnaires (exemple du conflit Aubade en octobre 2006). (V1)
On passe d'abord des revendications salariales (« équivalent revendicatif généralisé » pendant les trente glorieuses) aux revendications portant sur le niveau de l'emploi et les conditions de travail dans les années 70- 2000.
Cependant, on observe depuis 2004, une reprise des mots d'ordres salariaux sans doute en raison de l'explosion des bénéfices affichés par les grandes sociétés engagées dans des opérations de séduction des actionnaires (exemple du conflit Aubade en octobre 2006). (V1)
Les conflits sont aujourd'hui :
- plus courts (3 jours en moyenne par gréviste, alors qu'il n'était pas rare d'observer des conflits durant plus d'un mois dans les années 1950- 60 à l'exemple des conflits récurrents avec les dockers de St Nazaire en 1967, et aussi en 1974, 1988- 89 et 1992)
- plus violents (exemple du conflit Cellatex avec menace de pollution de la Meuse en 2000 ou encore prise en otage des dirigeants et managers à la fin des années 2000), car il s'agit de marquer l'opinion publique (en mobilisant les grands médias).
Le conflit Nortel (télécommunications à Châteaufort) en juillet 2009 a été très vite médiatisé, déclenchant une intervention rapide du ministre...parce que les ouvriers menaçaient de faire sauter des bonbonnes de gaz.
De même, le 21 avril 2009, suite à une décision défavorable de la justice, les salariés de Continental (usine de Clairoix) ont saccagé la sous- préfecture de Compiègne pour attirer l'attention des médias sur eux.
L'Etat est intervenu dans le dossier.
Finalement, les 1120 ouvriers ont obtenu en juin 2009 une prime de départ exceptionnelle et nette d'impôts, de plus de 50 000 € s'ajoutant aux indemnités légales, et une garantie de 75% du salaire pendant 5 ans.
- plus localisés (sur une seule usine) et locaux (impact sur une ville)
- plus catégoriels (les ouvriers défendent avant tout leur situation personnelle, suite par exemple à l'annonce d'un plan de licenciement.), parfois sans impulsion syndicale, avec des coordinations « sauvages » ou en « hiérarchie plate » sans leaders, cordonnées par le web (autour de 10% des cas, comme par exemple le mouvement des indignés) même si les nouvelles générations de syndiqués plus jeunes, plus radicaux et plus en phase avec les frustrations de nombreux ouvriers, oeuvrent pour encadrer les conflits.
Les formes d'actions sont alors très différentes (et mal comptabilisées) : débrayages courts, actions juridiques, actions symboliques, appel aux médias et à l'opinion publique, prise en compte de la dimension européenne (conflit de Vilvorde en 1997, conflits de Grandange en 1999, etc.). (V2)
- plus courts (3 jours en moyenne par gréviste, alors qu'il n'était pas rare d'observer des conflits durant plus d'un mois dans les années 1950- 60 à l'exemple des conflits récurrents avec les dockers de St Nazaire en 1967, et aussi en 1974, 1988- 89 et 1992)
- plus violents (exemple du conflit Cellatex avec menace de pollution de la Meuse en 2000 ou encore prise en otage des dirigeants et managers à la fin des années 2000), car il s'agit de marquer l'opinion publique (en mobilisant les grands médias).
Le conflit Nortel (télécommunications à Châteaufort) en juillet 2009 a été très vite médiatisé, déclenchant une intervention rapide du ministre...parce que les ouvriers menaçaient de faire sauter des bonbonnes de gaz.
De même, le 21 avril 2009, suite à une décision défavorable de la justice, les salariés de Continental (usine de Clairoix) ont saccagé la sous- préfecture de Compiègne pour attirer l'attention des médias sur eux.
L'Etat est intervenu dans le dossier.
Finalement, les 1120 ouvriers ont obtenu en juin 2009 une prime de départ exceptionnelle et nette d'impôts, de plus de 50 000 € s'ajoutant aux indemnités légales, et une garantie de 75% du salaire pendant 5 ans.
- plus localisés (sur une seule usine) et locaux (impact sur une ville)
- plus catégoriels (les ouvriers défendent avant tout leur situation personnelle, suite par exemple à l'annonce d'un plan de licenciement.), parfois sans impulsion syndicale, avec des coordinations « sauvages » ou en « hiérarchie plate » sans leaders, cordonnées par le web (autour de 10% des cas, comme par exemple le mouvement des indignés) même si les nouvelles générations de syndiqués plus jeunes, plus radicaux et plus en phase avec les frustrations de nombreux ouvriers, oeuvrent pour encadrer les conflits.
Les formes d'actions sont alors très différentes (et mal comptabilisées) : débrayages courts, actions juridiques, actions symboliques, appel aux médias et à l'opinion publique, prise en compte de la dimension européenne (conflit de Vilvorde en 1997, conflits de Grandange en 1999, etc.). (V2)
L'augmentation du chômage touche principalement les ouvriers, fragilisant leur position, et induisant des stratégies individualistes : la peur de s'engager dans un conflit en raison du risque de perte d'emploi.
Cet argument explique à contrario, la plus grande conflictualité dans le secteur public aux emplois protégés.
Le risque emploi est d'autant plus fort dans un contexte de faible progression des niveaux de vie moyen, et d'endettement croissant des particuliers (crédits à la consommation).
La disparition des grandes concentrations ouvrières en raison des politiques d'externalisation et de délocalisation (disparition de l'usine Renault à Billancourt) et la montée des emplois atypiques suscitée par l'exigence de flexibilité génère de même de l'incertitude, et freine les implantations durables sur un lieu de travail (propices à la conflictualité). (V1)
Cet argument explique à contrario, la plus grande conflictualité dans le secteur public aux emplois protégés.
Le risque emploi est d'autant plus fort dans un contexte de faible progression des niveaux de vie moyen, et d'endettement croissant des particuliers (crédits à la consommation).
La disparition des grandes concentrations ouvrières en raison des politiques d'externalisation et de délocalisation (disparition de l'usine Renault à Billancourt) et la montée des emplois atypiques suscitée par l'exigence de flexibilité génère de même de l'incertitude, et freine les implantations durables sur un lieu de travail (propices à la conflictualité). (V1)
Les ouvriers ne formeraient plus une classe sociale au sens marxiste en raison de leur déclin numérique et relatif (ils ne représentent plus que 20% des actifs), d'une culture moins spécifique avec des comportements et pratiques qui se rapprochent des autres groupes sociaux (homogénéisation), et un sentiment d'appartenance de classe en diminution.
Dans le même temps, la progression numérique des couches moyennes salariées plus instruites, exerçant en milieu tertiaire fait émerger des revendications moins matérialistes, moins révolutionnaires et plus larges (cf.
thèses de R.
Ingelhart). (V1)
Dans le même temps, la progression numérique des couches moyennes salariées plus instruites, exerçant en milieu tertiaire fait émerger des revendications moins matérialistes, moins révolutionnaires et plus larges (cf.
thèses de R.
Ingelhart). (V1)
L'institutionnalisation des conflits correspond à la mise en place progressive de règles reconnues par les acteurs sociaux, destinées à organiser et canaliser les conflits.
Cela commence par l'organisation du droit de grève (confirmé en 1946, et fortifié par la loi de 1950) et d'association (la loi le Chapelier interdit les « coalitions » en 1791, re- autorisation de celles çi en 1864, puis reconnaissance des syndicats en 1884 par la loi Waldeck- Rousseau) puis l'invention et le développement du droit du travail (réglementations hygiène et sécurité, loi sur les accidents du travail inversant la responsabilité, protection emploi ...).
Aujourd'hui de multiples institutions organisent et canalisent les conflits.
La désignation de représentants du personnel (délégués élus du personnel dès 1936 si plus de 10 salariés, comité d'entreprise dès 1945, si plus de 50 salariés, délégués syndicaux en 1968 après les accords de Grenelle si plus de 50 salariés), les procédures régulières de négociation et de représentation des salariés et du patronat avec notamment les premières conventions collectives - accord durables fixant conditions d'emploi, salaires et garanties- en 1936, et les lois Auroux instaurant la négociation annuelle en 82, les négociations sur le temps de travail lors du passage aux 35 heures légales, l'implication de partenaires sociaux dans des organismes de gestion paritaires (notamment Sécurité Sociale, gestion de l'Unedic, et maintenant Pôle Emploi), des procédures pour éviter les conflits en amont (procédure d'alarme sociale à la Ratp, par exemple)...
tout cela s'inscrit dans le cadre de l'action de l'Etat Providence qui tend à pacifier les rapports sociaux, notamment dans le domaine du travail. (V1)
Cela commence par l'organisation du droit de grève (confirmé en 1946, et fortifié par la loi de 1950) et d'association (la loi le Chapelier interdit les « coalitions » en 1791, re- autorisation de celles çi en 1864, puis reconnaissance des syndicats en 1884 par la loi Waldeck- Rousseau) puis l'invention et le développement du droit du travail (réglementations hygiène et sécurité, loi sur les accidents du travail inversant la responsabilité, protection emploi ...).
Aujourd'hui de multiples institutions organisent et canalisent les conflits.
La désignation de représentants du personnel (délégués élus du personnel dès 1936 si plus de 10 salariés, comité d'entreprise dès 1945, si plus de 50 salariés, délégués syndicaux en 1968 après les accords de Grenelle si plus de 50 salariés), les procédures régulières de négociation et de représentation des salariés et du patronat avec notamment les premières conventions collectives - accord durables fixant conditions d'emploi, salaires et garanties- en 1936, et les lois Auroux instaurant la négociation annuelle en 82, les négociations sur le temps de travail lors du passage aux 35 heures légales, l'implication de partenaires sociaux dans des organismes de gestion paritaires (notamment Sécurité Sociale, gestion de l'Unedic, et maintenant Pôle Emploi), des procédures pour éviter les conflits en amont (procédure d'alarme sociale à la Ratp, par exemple)...
tout cela s'inscrit dans le cadre de l'action de l'Etat Providence qui tend à pacifier les rapports sociaux, notamment dans le domaine du travail. (V1)
En mars 1884, le ministre de l'intérieur René Waldeck Rousseau abroge définitivement la loi Le Chapelier de 1791 (déjà abrogée partiellement en mai 1864), et permet ainsi la création de syndicats professionnels.
Parmi les plus importants, on peut citer la CGT (Confédération générale du travail, créé le 23 septembre 1895 à Limoges, d'inspiration marxiste depuis la Charte d'Amiens en 1906), F- (Force ouvrière, issu d'une scission menée par Léon Jouhaux en 1947, au sein de la CGT, en raison des liens trop étroits avec le PCF), la CFE- CGC ( syndicat catégoriel fondé en octobre 1944 pour défendre les intérêts des cadres, et agents de maitrise), la CFDT (Confédération française des travailleurs démocratiques en 1964, syndicat réformiste prônant l'autogestion, prenant la suite de la CFTC crée en 1919), et un groupement de patrons crée en 1945 sous l'impulsion du gouvernement, le CNPF (Conseil national du patronat français, devenu le MEDEF en 1988 avec Ernest Antoine Seillière). (V1)
Parmi les plus importants, on peut citer la CGT (Confédération générale du travail, créé le 23 septembre 1895 à Limoges, d'inspiration marxiste depuis la Charte d'Amiens en 1906), F- (Force ouvrière, issu d'une scission menée par Léon Jouhaux en 1947, au sein de la CGT, en raison des liens trop étroits avec le PCF), la CFE- CGC ( syndicat catégoriel fondé en octobre 1944 pour défendre les intérêts des cadres, et agents de maitrise), la CFDT (Confédération française des travailleurs démocratiques en 1964, syndicat réformiste prônant l'autogestion, prenant la suite de la CFTC crée en 1919), et un groupement de patrons crée en 1945 sous l'impulsion du gouvernement, le CNPF (Conseil national du patronat français, devenu le MEDEF en 1988 avec Ernest Antoine Seillière). (V1)
Alors que les syndicats français n'ont jamais été autant investis de fonctions et de pouvoirs institutionnalisés, ils sont pourtant en crise en raison de la baisse sensible du nombre d'adhérents (il reste environ 2 millions de syndiqués, dont 50% dans le public) et du taux de syndicalisation (autour de 8% des actifs occupés en 2004, 10% en 2000 contre 22% en 1981 et 25% en 1953), d'une part, et de l'émergence de modes d'expression collectifs concurrents (associations, coordinations locales, syndicats alternatifs plus radicaux comme SUD) d'autre part.
Contrairement aux pays scandinaves caractérisés par des taux de syndicalisation autour de 80%, les syndicats français négocient au nom de tous les salariés et le versement des allocations chômage ne nécessite pas une adhésion préalable.
On note aussi que les militants sont accaparés par les tâches de cogestion et de représentation au sein des organismes paritaires tels l'UNEDIC et les ASSEDIC depuis 1958 (aujourd'hui Pôle Emploi).
Cette cogestion entraîne une certaine professionnalisation de la fonction, et une coupure entre les représentants syndicaux qui ont objectivement intérêt à des compromis, pour prolonger leur fonction, et une base parfois plus radicale et désespérée.
Cette coupure est souvent évoquée pour expliquer l'apparition de concurrents aux syndicats : les « coordinations » informelles, naissant à l'occasion de conflits ponctuels.
La crise du syndicalisme s'explique elle- même essentiellement, par des facteurs plus larges tenant à la crise ouvrière par la progression du chômage (rendant difficile et dangereux l'engagement syndical) et le recul des engagements politiques. (V1)
Contrairement aux pays scandinaves caractérisés par des taux de syndicalisation autour de 80%, les syndicats français négocient au nom de tous les salariés et le versement des allocations chômage ne nécessite pas une adhésion préalable.
On note aussi que les militants sont accaparés par les tâches de cogestion et de représentation au sein des organismes paritaires tels l'UNEDIC et les ASSEDIC depuis 1958 (aujourd'hui Pôle Emploi).
Cette cogestion entraîne une certaine professionnalisation de la fonction, et une coupure entre les représentants syndicaux qui ont objectivement intérêt à des compromis, pour prolonger leur fonction, et une base parfois plus radicale et désespérée.
Cette coupure est souvent évoquée pour expliquer l'apparition de concurrents aux syndicats : les « coordinations » informelles, naissant à l'occasion de conflits ponctuels.
La crise du syndicalisme s'explique elle- même essentiellement, par des facteurs plus larges tenant à la crise ouvrière par la progression du chômage (rendant difficile et dangereux l'engagement syndical) et le recul des engagements politiques. (V1)
L'action collective désigne la mise en oeuvre de moyens par un groupe, afin d'atteindre un objectif commun (définition courante).
Il s'agit souvent d'accéder à une ressource confisquée.
La mobilisation collective est un processus de rassemblement autour d'une protestation et/ou d'une revendication...
rassemblement qui ne va pas de soi, contrairement aux apparences.
En effet, les raisons objectives et subjectives d'une protestation ne conduisent pas facilement à une mobilisation collective. (V1)
Il s'agit souvent d'accéder à une ressource confisquée.
La mobilisation collective est un processus de rassemblement autour d'une protestation et/ou d'une revendication...
rassemblement qui ne va pas de soi, contrairement aux apparences.
En effet, les raisons objectives et subjectives d'une protestation ne conduisent pas facilement à une mobilisation collective. (V1)
Les raisons « objectives » (car mesurables) et matérielles ne suffisent pas toujours, comme le prouve la persistance de fortes inégalités, sans explosions sociales majeures (constat toujours valable à la fin des années 2000, mais la crise financière de septembre 2008 et les politiques d'austérité des années 2011- 2012, semblent avoir modifié les imaginaires).
On constate même, paradoxalement, que c'est dans les sociétés les plus inégalitaires que l'ordre social reste le plus stable.
(V1)
On constate même, paradoxalement, que c'est dans les sociétés les plus inégalitaires que l'ordre social reste le plus stable.
(V1)
On peut aussi considérer que ce qui compte pour déclencher une action collective, n'est pas la réalité d'une situation, mais la perception de cette situation.
On identifie ainsi des raisons « subjectives » d'agir collectivement, liées à la perception qu'ont les individus de leur situation vis à vis des autres.
Ainsi, Alexis de Tocqueville et ses continuateurs contemporains (Ted Gurr, 1970 Why men rebel ?) montrent que la progression objective de l'égalité des situations augmente le sentiment de frustration relative (décalage entre niveau d'aspiration et perception de la situation).
Le serf n'imagine pas accéder au niveau de vie du seigneur, mais l'urbain d'aujourd'hui évalue très nettement le niveau de vie de son voisin.
Cela devrait amener nos sociétés occidentales contemporaines, globalement nettement plus égalitaires, à des situations...explosives.
Or ce n'est pas du tout le cas.
En effet, la progression du sentiment individuel de frustration n'entraîne pas (encore, à l'heure actuelle) de mouvements collectifs importants.
Il y a un fossé persistant entre la colère individuelle et l'action collective qui s'explique par de nombreux facteurs identifiés par des auteurs comme Hirshmann, Olson ou Tilly. (V1)
On identifie ainsi des raisons « subjectives » d'agir collectivement, liées à la perception qu'ont les individus de leur situation vis à vis des autres.
Ainsi, Alexis de Tocqueville et ses continuateurs contemporains (Ted Gurr, 1970 Why men rebel ?) montrent que la progression objective de l'égalité des situations augmente le sentiment de frustration relative (décalage entre niveau d'aspiration et perception de la situation).
Le serf n'imagine pas accéder au niveau de vie du seigneur, mais l'urbain d'aujourd'hui évalue très nettement le niveau de vie de son voisin.
Cela devrait amener nos sociétés occidentales contemporaines, globalement nettement plus égalitaires, à des situations...explosives.
Or ce n'est pas du tout le cas.
En effet, la progression du sentiment individuel de frustration n'entraîne pas (encore, à l'heure actuelle) de mouvements collectifs importants.
Il y a un fossé persistant entre la colère individuelle et l'action collective qui s'explique par de nombreux facteurs identifiés par des auteurs comme Hirshmann, Olson ou Tilly. (V1)
Albert Ott- Hirschman (1915- 2012 Défection et prise de parole, 1970) observe 3 comportements types des individus confrontés à un problème : la loyauté (Loyalty, on cherche à maintenir la coopération à tout prix malgré les divergences, l'envie ou la colère.
Ce type de comportement caractérise les sociétés à fort contrôle social), la protestation (Voice, on exprime publiquement son ressentiment, mais on veut continuer à collaborer à vivre ensemble sans couper définitivement les ponts.
Cela caractérise les sociétés à faible contrôle social.
Seule cette réaction est susceptible de donner naissance à un mouvement collectif), et la défection (Exit, on réagit par la fuite - c'est par exemple, un comportement type du consommateur insatisfait, dans les sociétés à faible contrôle social).
Les sociologues contemporains ajoutent un quatrième type : l'apathie, caractérisée par une absence de réaction, on s'isole tout en donnant le change dans les sociétés à fort contrôle social.
On comprend alors que le passage à la mobilisation collective (protestation) ne soit pas automatique. (V1)
Ce type de comportement caractérise les sociétés à fort contrôle social), la protestation (Voice, on exprime publiquement son ressentiment, mais on veut continuer à collaborer à vivre ensemble sans couper définitivement les ponts.
Cela caractérise les sociétés à faible contrôle social.
Seule cette réaction est susceptible de donner naissance à un mouvement collectif), et la défection (Exit, on réagit par la fuite - c'est par exemple, un comportement type du consommateur insatisfait, dans les sociétés à faible contrôle social).
Les sociologues contemporains ajoutent un quatrième type : l'apathie, caractérisée par une absence de réaction, on s'isole tout en donnant le change dans les sociétés à fort contrôle social.
On comprend alors que le passage à la mobilisation collective (protestation) ne soit pas automatique. (V1)
Selon Mancur Olson (1932- 1998 La logique de l'action collective, 1966), il est plus rationnel de jouer au passager clandestin (free rider) en laissant les autres se mobiliser pour soi (les autres prennent le risque et supportent le coût, tandis que le gain éventuel profite à tous).
Mais alors, tout individu rationnel à intérêt à laisser les autres agir...Il ne peut donc y avoir de mobilisation collective, si chacun individuellement raisonne ainsi (c'est le paradoxe de l'action collective : l'action collective est impossible, et pourtant elle existe parfois).
Selon Olson, pour favoriser ou empêcher la mobilisation, il faudrait proposer des incitations sélectives (avantages ou désavantages accordés aux plus mobilisés).
Pour lutter contre le déclin du syndicalisme, Olson préconise par exemple de ne récompenser que les syndiqués (système du « Closed shop », c'est le cas dans les pays scandinaves, où les conquêtes sociales en matière de retraites ou de garantie maladie, ne sont accordées qu'aux seuls syndiqués...ce qui explique le taux de syndicalisation proche de 80%). (V1)
Mais alors, tout individu rationnel à intérêt à laisser les autres agir...Il ne peut donc y avoir de mobilisation collective, si chacun individuellement raisonne ainsi (c'est le paradoxe de l'action collective : l'action collective est impossible, et pourtant elle existe parfois).
Selon Olson, pour favoriser ou empêcher la mobilisation, il faudrait proposer des incitations sélectives (avantages ou désavantages accordés aux plus mobilisés).
Pour lutter contre le déclin du syndicalisme, Olson préconise par exemple de ne récompenser que les syndiqués (système du « Closed shop », c'est le cas dans les pays scandinaves, où les conquêtes sociales en matière de retraites ou de garantie maladie, ne sont accordées qu'aux seuls syndiqués...ce qui explique le taux de syndicalisation proche de 80%). (V1)
En réalité, la mobilisation ne dépend pas seulement du calcul coût- avantage, il y a bien d'autres paramètres, qui permettent de sortir du paradoxe : l'intensité de l'identité du groupe social, le degré d'intégration dans le groupe (qui pousse à des actions sur une base affective, c'est une thèse importante d'Obershall), le niveau de pouvoir du groupe (sans pouvoir, la révolte vient plus facilement), les ressources financières et symboliques du groupe, l'existence ou non de porte- parole légitime, et enfin la conjoncture politique (pouvoir exécutif inflexible ou conciliant.
L'exemple du mouvement CPE en mars 2006, illustre bien ce paramètre : c'est l'intransigeance du 1er ministre alors en place, - de Villepin, qui explique la montée en puissance progressive de la mobilisation). (V1)
L'exemple du mouvement CPE en mars 2006, illustre bien ce paramètre : c'est l'intransigeance du 1er ministre alors en place, - de Villepin, qui explique la montée en puissance progressive de la mobilisation). (V1)
Les traditions existantes d'action collectives peuvent aussi avoir une certaine influence sur la conflictualité (l'américain Charles Tilly identifie, un « répertoire d'action collective » propre à chaque pays.
En France, il y a une tendance à s'appuyer sur des formes d'actions à visibilité nationale). (V1)
En France, il y a une tendance à s'appuyer sur des formes d'actions à visibilité nationale). (V1)
On peut aussi enfin repérer des cycles de mobilisation collective.
La dégradation de la situation économique au début de 2009, ainsi que la prise de conscience de l'accroissement des inégalités semble déboucher sur une réactivation des consciences de classe ouvrières (c'est la thèse du retour des classes sociales proposée par Louis Chauvel). (V1)
La dégradation de la situation économique au début de 2009, ainsi que la prise de conscience de l'accroissement des inégalités semble déboucher sur une réactivation des consciences de classe ouvrières (c'est la thèse du retour des classes sociales proposée par Louis Chauvel). (V1)
Selon Alain Touraine « Production de la société », 1973), un mouvement social véritable (et pas une simple action collective) se caractérise indissociablement par son Identité commune (reconnaissance par les autres et par l'acteur lui- même, de l'appartenance à un groupe.
Touraine note, comme Marx, que c'est dans la lutte, le conflit que se constitue la conscience), son Opposition (l'identification d'un adversaire lors d'un conflit et donc la conscience d'intérêts communs.
L'adversaire ponctuel ne constitue pas en soi le principe d'opposition.
Il faut encore que l'acteur collectif prenne conscience d'un adversaire puissant disposant de moyens de coercition, et qui s'oppose dans l'orientation générale de la société), sa Totalité (l'adversaire développe un projet de société touchant l'ensemble de la société.
La maîtrise de l'historicité « l'ensemble des formes de travail de la société sur elle- même », c'est- à- dire la lutte pour orienter la société en proposant des modèles de conduites, constitue le nouvel enjeu de la lutte des classes, et ce qui permet de différencier une simple action collective d'un grand mouvement social). (V1)
Touraine note, comme Marx, que c'est dans la lutte, le conflit que se constitue la conscience), son Opposition (l'identification d'un adversaire lors d'un conflit et donc la conscience d'intérêts communs.
L'adversaire ponctuel ne constitue pas en soi le principe d'opposition.
Il faut encore que l'acteur collectif prenne conscience d'un adversaire puissant disposant de moyens de coercition, et qui s'oppose dans l'orientation générale de la société), sa Totalité (l'adversaire développe un projet de société touchant l'ensemble de la société.
La maîtrise de l'historicité « l'ensemble des formes de travail de la société sur elle- même », c'est- à- dire la lutte pour orienter la société en proposant des modèles de conduites, constitue le nouvel enjeu de la lutte des classes, et ce qui permet de différencier une simple action collective d'un grand mouvement social). (V1)
Avec le modèle ITO, Touraine va proposer une interprétation de l'évolution des conflits dans la France des années 70- 90.
Le mouvement social ouvrier a dominé pendant toute l'après- guerre.
Les conflits étaient principalement lié au travail (grèves nombreuses et longues) et opposaient le patronat (et l'Etat) aux ouvriers.
Depuis, on assiste à un déclin relatif de ce type de conflit.
Ce déclin marque la fin de la société industrielle selon Touraine, et l'émergence de la société post- industrielle.
Apparaîtrait dès les années 70- 80, dans la société post- industrielle (sans se substituer totalement aux anciens mouvements ouvriers), des NMS (Nouveaux Mouvements Sociaux, nouvelles formes de contestations) plus adaptés aux nouvelles populations plus instruites et portant sur des questions plus larges (questions « sociétales »). (V1)
Le mouvement social ouvrier a dominé pendant toute l'après- guerre.
Les conflits étaient principalement lié au travail (grèves nombreuses et longues) et opposaient le patronat (et l'Etat) aux ouvriers.
Depuis, on assiste à un déclin relatif de ce type de conflit.
Ce déclin marque la fin de la société industrielle selon Touraine, et l'émergence de la société post- industrielle.
Apparaîtrait dès les années 70- 80, dans la société post- industrielle (sans se substituer totalement aux anciens mouvements ouvriers), des NMS (Nouveaux Mouvements Sociaux, nouvelles formes de contestations) plus adaptés aux nouvelles populations plus instruites et portant sur des questions plus larges (questions « sociétales »). (V1)
Touraine identifie de nouveaux thèmes portant sur une lutte de valeurs (luttes symboliques) : altermondialistes, écologie, égalité des femmes, régionalisme, minorités ethniques, orientations sexuelles (exemple de la Gaypride)....
Les nouvelles revendica (V1)
Les nouvelles revendica (V1)
Première hypothèse : il s'agirait d'un refus de la conception classique du citoyen républicain, la promotion d'une identité plurielle et communautaire (voir le chapitre sur l'intégration).
Deuxième hypothèse : dans les sociétés dites « post industrielles », le pouvoir ne serait plus seulement d'origine économique.
Il s'agirait aujourd'hui de contrôler la formation des normes et des valeurs.
D'où de nouveaux combats autour de la définition de ces normes légitimes.
Selon Ronald Ingelhart, les occidentaux ayant satisfait leurs besoins primaires d'ordre physiologique, se découvrent de nouveaux besoins d'ordre supérieur (autonomie individuelle, réalisation de soi, liberté sexuelle, cadre de vie...) et adhèrent aux valeurs post- matérialistes.
R.
Ingelhart parle d'une « révolution silencieuse » qui met en avant la recherche d'une identité.
La lutte porte alors sur la définition de cette identité, et le jugement de valeur porté par la société (exemple de la lutte pour la reconnaissance des noirs américains, ou des homosexuels).
R.
Ingelhart qualifie cette nouvelle société de société « post- matérialiste ».
Puisque c'est principalement l'abondance des Trente Glorieuses et l'action de l'Etat Providence qui semble expliquer cette émergence, il n'est pas exclu alors, qu'un retour à des conditions de vie plus précaires et difficiles, ne puisse pas conduire à une réactivation des vielles thématiques ouvrières (et des conflits associés).
Et c'est bien ce qui semble se produire en France, depuis la mi- 2005, la crise financière de septembre 2008 et les politiques d'austérité des années 2011- 2012.
(V1)
Deuxième hypothèse : dans les sociétés dites « post industrielles », le pouvoir ne serait plus seulement d'origine économique.
Il s'agirait aujourd'hui de contrôler la formation des normes et des valeurs.
D'où de nouveaux combats autour de la définition de ces normes légitimes.
Selon Ronald Ingelhart, les occidentaux ayant satisfait leurs besoins primaires d'ordre physiologique, se découvrent de nouveaux besoins d'ordre supérieur (autonomie individuelle, réalisation de soi, liberté sexuelle, cadre de vie...) et adhèrent aux valeurs post- matérialistes.
R.
Ingelhart parle d'une « révolution silencieuse » qui met en avant la recherche d'une identité.
La lutte porte alors sur la définition de cette identité, et le jugement de valeur porté par la société (exemple de la lutte pour la reconnaissance des noirs américains, ou des homosexuels).
R.
Ingelhart qualifie cette nouvelle société de société « post- matérialiste ».
Puisque c'est principalement l'abondance des Trente Glorieuses et l'action de l'Etat Providence qui semble expliquer cette émergence, il n'est pas exclu alors, qu'un retour à des conditions de vie plus précaires et difficiles, ne puisse pas conduire à une réactivation des vielles thématiques ouvrières (et des conflits associés).
Et c'est bien ce qui semble se produire en France, depuis la mi- 2005, la crise financière de septembre 2008 et les politiques d'austérité des années 2011- 2012.
(V1)
On constate aujourd'hui que les NMS identifiés par - Touraine dans les années 70, n'ont pas pris le relais des mouvements ouvriers en tant qu'acteur collectif central, capable de modifier l'Histoire.
Touraine préconise une forme « d'intervention sociologique » qui consiste pour le sociologue, à aider les acteurs dans la lutte et le conflit immédiat à prendre conscience des enjeux et des significations larges de leurs combats.
Force est de constater que la démarche a échoué, car de nombreux mouvements se limitent à des revendications catégorielles et ciblées.
Ces dernières années 2000- 2010 voient cependant l'apparition de nouveaux mouvements sociaux comme Attac, les « indignés », qui se placent délibérément sur le terrain de la lutte des idées (luttes alter mondialistes, antilibérales, écologiques...) et cherchent à faire pression sur le pouvoir politique en utilisant l'opinion publique.
Cela explique aussi le recours à des formes d'actions spectaculaires et médiatiques.
Par ailleurs, la thèse des NMS, suppose que les conflits du travail seraient en voie de disparition, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui (c'est encore le premier motif !).
Tout au plus on assiste à une diversification des formes d'actions dans le domaine des conflits du travail.
(V1)
Touraine préconise une forme « d'intervention sociologique » qui consiste pour le sociologue, à aider les acteurs dans la lutte et le conflit immédiat à prendre conscience des enjeux et des significations larges de leurs combats.
Force est de constater que la démarche a échoué, car de nombreux mouvements se limitent à des revendications catégorielles et ciblées.
Ces dernières années 2000- 2010 voient cependant l'apparition de nouveaux mouvements sociaux comme Attac, les « indignés », qui se placent délibérément sur le terrain de la lutte des idées (luttes alter mondialistes, antilibérales, écologiques...) et cherchent à faire pression sur le pouvoir politique en utilisant l'opinion publique.
Cela explique aussi le recours à des formes d'actions spectaculaires et médiatiques.
Par ailleurs, la thèse des NMS, suppose que les conflits du travail seraient en voie de disparition, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui (c'est encore le premier motif !).
Tout au plus on assiste à une diversification des formes d'actions dans le domaine des conflits du travail.
(V1)
Selon Durkheim, la division du travail produit normalement une nouvelle forme de solidarité entre les membres d'une collectivité (solidarité organique).
Une intégration réussie se manifeste sous la forme d'une conscience collective forte et d'une solidarité entre les membres du groupe...Le conflit, qui est une opposition d'intérêt, signe donc apparemment la fin de la cohésion sociale, une pathologie (une maladie), un dysfonctionnement des processus d'intégration.
Chaque individu en situation d'anomie (sans normes directrices) ne se sent plus lié aux autres, et défend ses intérêts individuels sans limites.
On observe ce type de situation dans un monde moderne, où la taille des unités industrielles fait perdre de vue les relations nécessaires de coopération entre les agents économiques.
Durkheim préconise de réactiver les groupements professionnels ou corporations professionnelles, groupe de taille intermédiaire, capables de réactiver les solidarités de proximité et d'instaurer des règles de comportement. (V1)
Une intégration réussie se manifeste sous la forme d'une conscience collective forte et d'une solidarité entre les membres du groupe...Le conflit, qui est une opposition d'intérêt, signe donc apparemment la fin de la cohésion sociale, une pathologie (une maladie), un dysfonctionnement des processus d'intégration.
Chaque individu en situation d'anomie (sans normes directrices) ne se sent plus lié aux autres, et défend ses intérêts individuels sans limites.
On observe ce type de situation dans un monde moderne, où la taille des unités industrielles fait perdre de vue les relations nécessaires de coopération entre les agents économiques.
Durkheim préconise de réactiver les groupements professionnels ou corporations professionnelles, groupe de taille intermédiaire, capables de réactiver les solidarités de proximité et d'instaurer des règles de comportement. (V1)
Anthony Obershall (Social Conflicts and Social Movements 1973) qui s'inscrit dans le courant théorique de la théorie de la mobilisation des ressources (un conflit est le résultat d'un travail de mobilisation des moyens), souligne que le groupe en lutte peut développer des relations sociales plus fortes (intégration dans le groupe de pairs).
Il s'oppose cependant, à Coser en considérant que le but d'un conflit reste l'élimination du groupe adverse.
Obershall croise deux variables : le degré d'intégration dans un groupe (de la communauté chaude à la société froide associative) et le degré de relations du groupe avec les autorités supérieures détentrice d'un pouvoir (de l'intégration à la segmentation), ce qui lui permet d'identifier 6 situations différentes.
Les 3 types de groupes intégrés disposant de relais aboutissent à des mouvements structurés par des leaders.
Les 3 types de groupes segmentés, isolés peuvent développer des actions collectives efficaces dans le cas communautaire.
Dans les deux autres cas, les conflits sont souvent violents et désorganisés.
(V1)
Il s'oppose cependant, à Coser en considérant que le but d'un conflit reste l'élimination du groupe adverse.
Obershall croise deux variables : le degré d'intégration dans un groupe (de la communauté chaude à la société froide associative) et le degré de relations du groupe avec les autorités supérieures détentrice d'un pouvoir (de l'intégration à la segmentation), ce qui lui permet d'identifier 6 situations différentes.
Les 3 types de groupes intégrés disposant de relais aboutissent à des mouvements structurés par des leaders.
Les 3 types de groupes segmentés, isolés peuvent développer des actions collectives efficaces dans le cas communautaire.
Dans les deux autres cas, les conflits sont souvent violents et désorganisés.
(V1)
Selon Weber, le conflit est plutôt la manifestation d'un dysfonctionnement, un symptôme plus que le problème lui- même.
Simmel (1858- 1918) va plus loin, et montre que le conflit est en lui- même, une forme de relation sociale, de lien social, et donc le support d'un processus de socialisation (la recherche de compromis avec l'adversaire) qui prend de multiples « formes » (cristallisation de la vie sociale).
Le conflit devient alors facteur de cohésion sociale (seuls les motifs de conflits : l'intérêt, l'envie, la haine...séparent).
(V1)
Simmel (1858- 1918) va plus loin, et montre que le conflit est en lui- même, une forme de relation sociale, de lien social, et donc le support d'un processus de socialisation (la recherche de compromis avec l'adversaire) qui prend de multiples « formes » (cristallisation de la vie sociale).
Le conflit devient alors facteur de cohésion sociale (seuls les motifs de conflits : l'intérêt, l'envie, la haine...séparent).
(V1)
Lewis Coser (1913- 2003) insiste lui aussi sur la dimension socialisatrice du conflit.
Le fait de s'opposer à un ennemi commun ne peut que renforcer les liens d'intégration et la cohésion dans un groupe.
De plus, le conflit entre groupes d'opinion contribue à sortir les individus de leur isolement et les habitue à une action collective, comme il le montre à propos de l'engagement des jeunes américains contre la guerre au Vietnam.
(V1)
Le fait de s'opposer à un ennemi commun ne peut que renforcer les liens d'intégration et la cohésion dans un groupe.
De plus, le conflit entre groupes d'opinion contribue à sortir les individus de leur isolement et les habitue à une action collective, comme il le montre à propos de l'engagement des jeunes américains contre la guerre au Vietnam.
(V1)
Selon Marx, la lutte des classes est le moteur de l'histoire (...).
P.
Bourdieu et R.
Dahrendorf (1929- 2009), montrent que la domination de classe perdure sous de nouvelles formes. (V1)
P.
Bourdieu et R.
Dahrendorf (1929- 2009), montrent que la domination de classe perdure sous de nouvelles formes. (V1)
L'accusation de « corporatisme » se rencontre souvent dans les médias.
Il s'agit de dénoncer des formes de résistances à des changements sociaux imposés et perçus comme légitimes et inévitables par ces mêmes médias.
On qualifie souvent ainsi les mouvements de cheminots ou des ouvriers du livre CGT qui défendent leur statut social relativement favorable quitte à mettre en péril l'ensemble d'une filière économique, et à se désolidariser des autres intervenants défavorisés.
Néanmoins, la résistance à un changement n'est pas toujours le signe d'un conservatisme ou d'un corporatisme égoïste.
Le conflit peut avoir pour motif la défense légitime des acquis sociaux menacés (eux même obtenus suite à des luttes).
Le changement social est aussi la manifestation d'un changement dans les rapports de domination sociaux, et le conflit social peut être aussi une forme de protestation contre de nouvelles formes d'autoritarisme et de refus du dialogue.
(V1)
Il s'agit de dénoncer des formes de résistances à des changements sociaux imposés et perçus comme légitimes et inévitables par ces mêmes médias.
On qualifie souvent ainsi les mouvements de cheminots ou des ouvriers du livre CGT qui défendent leur statut social relativement favorable quitte à mettre en péril l'ensemble d'une filière économique, et à se désolidariser des autres intervenants défavorisés.
Néanmoins, la résistance à un changement n'est pas toujours le signe d'un conservatisme ou d'un corporatisme égoïste.
Le conflit peut avoir pour motif la défense légitime des acquis sociaux menacés (eux même obtenus suite à des luttes).
Le changement social est aussi la manifestation d'un changement dans les rapports de domination sociaux, et le conflit social peut être aussi une forme de protestation contre de nouvelles formes d'autoritarisme et de refus du dialogue.
(V1)
Attention, synthèses "en l'état" proposées par M. Bruneau. N'hésitez pas à signaler les éventuelles erreurs, ou à faire part de vos observations et critiques, en utilisant le formulaire. Merci d'avance !
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*La macroéconomie (terme introduit en 1933 par l’économiste norvégien Ragnar Frisch) est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existant entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. Cf. Wikipédia.